IV. DES réalisations déjà visibles sur les réseaux : aperçu de quelques sites
Le réseau Internet offre accès à de nombreux sites réalisés par des élèves : première preuve d'une dynamique existante. Si tous les sites « scolaires » ne présentent pas toujours un intérêt pour un large public, ils constituent une ouverture sur l'extérieur pour les élèves ayant participé à ces projets.
Grâce à ces sites, les enfants apprennent à taper leur texte, à scannériser leurs dessins ou des photos qu'ils ont prises dans le cadre d'une classe nature ou d'une classe découverte, à dialoguer par courrier électronique, à constituer des pages Web à partir de tous ces documents.
À l'école des Castors de Carcassonne, la pédagogie repose sur la conception et la réalisation d'une publication par les enfants, sur la sensibilisation des élèves à l'écriture journalistique, aux règles de la composition, de la mise en page.
A l'école de Menton, les liens entre les pages partent des mots des textes des enfants ou de leurs dessins ; ils constituent un apprentissage concret de l'hypertexte. Par cette fabrication des hyperliens, les enfants apprennent à comprendre que l'hyperlien correspond à un choix rédactionnel.
A l'école maternelle de Tichadou, les photos des enfants sont en perpétuel mouvement, oscillant entre réalité et déformation ; ils apprennent ainsi des procédés de trucage et seront probablement plus apte à analyser, à partir de fabrication déformée, les risques de désinformation. Ils sont ainsi formés au doute, prémisse essentiel à une formation civique.
A l'école de Sémat ou à celle de Tristan l'Hermite, le projet pédagogique repose sur la maîtrise de la recherche documentaire. Les enfants sont ainsi formés à la sélection de l'information, à la discussion des informations obtenues.
A l'école de Combrit et celle de Pinay, les soucis de la maîtrise de l'informatique et de l'acquisition d'une méthodologie propre à l'outil Internet sont couplés avec un projet de prise de conscience, par les élèves, des coûts résultant de la connexion : les élèves notent le nombre d'heures passées et le coût de leur travail sur le Web.
A l'école primaire Pasteur et celle de l'association des Petits Génies, il s'agit de découvrir et de comprendre le fonctionnement des bases de l'écriture et de la lecture sur les réseaux.
Pour les écoles rurales, les outils connectés entraînent un désenclavement : ressource inestimable pour qui est prisonnier de ces enclavements territoriaux.
Les nouvelles technologies sont un moyen privilégié de rendre l'ailleurs présent, éléments d'une pédagogie de découverte, motivante et efficace, intermédiaire entre le « discours sur » et le « voyage (plus ou moins) organisé ». L'accès à la connaissance se déploie ainsi au delà des barrières géographiques.
À l'école d'Allonzier-la-Caille, la connexion à des sites reliés à des caméras en direct permet de constater, en direct, le décalage horaire et le climat du moment.
L'école des Castors de Carcassonne établit un lien direct avec des musées ou des sites connus.
L'école Pasteur d'Embrun est très fournie en liens culturels et artistiques : les enfants de l'école disposent directement des informations à partir de leur site, sans avoir à passer par des moteurs de recherche.
L'écriture et la lecture semblent ainsi au coeur de toutes ces nouvelles pratiques. Les créations, en faisant appel à l'imagination, à l'interaction et à la reconnaissance par l'affichage des travaux sur le site, sont à l'origine d'un important enrichissement du langage, d'une forte motivation à l'écriture et à la lecture. La généralisation du courrier électronique stimule l'ouverture aux autres, à l'apprentissage des langues. Nombreux sont les sites des écoles, qui invitent leurs visiteurs à correspondre : « Ecrivez-nous ! Laissez une trace de votre passage, cela fera plaisir à nos élèves... ».
L'ouverture de l'école sur le monde, par l'intermédiaire des réseaux, devient un véritable éveil aux autres cultures.