CONCLUSION
Après quelques années d'euphorie, les
investisseurs internationaux s'interrogent sur la poursuite de la croissance de
l'Indonésie au rythme actuel. Des articles incisifs paraissent dans la
presse américaine sur la question des droits de l'Homme dans la partie
Est de Timor, sur le financement de la campagne du Président Clinton par
des banquiers et hommes d'affaires indonésiens, ou sur les risques
d'effritement de l'économie indonésienne.
La question fondamentale pour les investisseurs étrangers est cependant
la succession du Président Suharto. Les prochaines élections
législatives et la réélection quasi certaine du
Président Suharto apporteront des indications intéressantes, mais
non définitives.
Un consensus semble cependant exister autour de l'idée que personne en
Indonésie n'a d'intérêt véritable à des
bouleversements économiques qui compromettraient la croissance.
L'armée semble être le meilleur garant de la poursuite d'une
évolution pacifique et d'une croissance soutenue.
Dans ce contexte, les investisseurs étrangers continuent de
considérer qu'investir en Indonésie est un risque acceptable.
L'analyse des hommes d'affaires français n'est pas globalement
différente de celle de leurs collègues des autres pays.
Dans ces conditions et, avec toutes les précautions d'usage, il semble
raisonnable de conseiller aux entreprises françaises d'investir en
Indonésie. Ces investissements doivent être soigneusement
préparés et la condition fondamentale du succès est le
choix d'un partenaire indonésien de qualité.
Le travail de base des Postes d'expansion et de la Chambre de commerce
franco-indonésienne est de conseiller les investisseurs français
sur ce choix. C'est à ce partenaire, en effet, qu'il appartiendra
d'apporter des financements locaux, mais également de régler les
questions fondamentales de relation avec les administrations locales,
nationales et les autres groupes industriels.
Un investissement avec un partenaire qui ne serait pas approprié est
certainement voué à l'échec.
Du côté français, on peut formuler le voeu que les bonnes
relations qui existent entre le Poste et la Chambre de commerce se
perpétuent, évitant ainsi les guerres pichrocolines qui existent
dans certains pays.
Il est également indispensable d'ouvrir plus largement les financements
sur protocole aux PME.
Enfin, l'Etat français doit assurer à la communauté
française des conditions de vie normale, ce qui implique un enseignement
de qualité à des prix acceptables, une action culturelle conforme
aux attentes locales, et une présence audiovisuelle plus vivante et plus
dynamique qui pourrait utilement s'inspirer de certains programmes anglo-saxons.
Au total, la France a un rôle important à jouer dans un pays qui
est le quatrième du monde par sa population et dont tout laisse à
penser qu'il sera au XXIème siècle le premier dragon de l'Islam.
C'est certainement cette analyse qui a conduit le Président de la
République et le Gouvernement à donner une attention
particulière aux relations avec l'Indonésie et à recevoir
avec des égards marqués, en novembre dernier, le docteur
Bacharuddin Jussuf Habibie.