Audition de M. Paul Girod,
Vice-Président de l'APCG,
président du réseau
IDEAL
(Mardi 25 février 1997)
M. Paul Girod
a considéré que
l'évolution des pays occidentaux en faveur de la défense de
l'environnement était irréversible.
Il a jugé que la directive 92/43 " Habitats " avait
engendré le meilleur comme le pire, dans la mesure où un
inventaire scientifiquement élaboré, représentait un
travail utile, mais dont les retombées économiques et
financières avaient été très largement
ignorées. Il a, en particulier, regretté vivement que les
scientifiques aient travaillé en " conclave ". Après
avoir rappelé que la crise traversée l'an passé
était due à la peur de voir " geler " 15 % du
territoire,
M. Paul Girod
a approuvé la décision du
Gouvernement de reporter l'application de la directive. Il a jugé qu'il
convenait, dans un premier temps, d'obtenir un consensus sur 2 à
3 % du territoire, et de procéder ainsi à
l'expérimentation du dispositif européen sur des espaces
limités.
Il a ensuite émis des doutes sur l'influence que cette directive, ainsi
que la directive 79/409 " Oiseaux " pouvaient avoir sur la
conservation de la faune et de la flore ; mais elles pouvaient, a-t-il
jugé, présenter un intérêt pédagogique
certain et être un facteur de développement du tourisme et des
activités de plein air. Considérant que les directives
contenaient certains aspects positifs, en matière notamment de
développement local, il a estimé que le tort de la France avait
été, comme dans bien des domaines, de vouloir être
" le premier de la classe " en Europe, et que la lecture
française de la directive n'avait pas exploité toute la souplesse
des mécanismes offerts.
M. Janine Bardou
ayant rappelé l'inquiétude des maires
lorsqu'ils s'étaient vu adresser, sans consultation ni information
préalable, le résultat des zonages, et, prenant l'exemple d'une
petite station de ski dont l'extension avait été interdite pour
protéger les " grands tetras " dont la survie est très
aléatoire en Lozère, a insisté sur les conséquences
du classement d'un site sur l'économie locale, et souhaité que le
pourcentage de territoire national classé " Natura 2000 " ne
dépasse pas 2,5.
M. Paul Girod
a considéré que ce type d'incident
était emblématique de la façon dont la directive 92/43
" Habitats " avait été appliquée. Il a
également donné l'exemple d'un champ de manoeuvres qu'il
était prévu de classer en raison de la présence d'une
espèce d'orchidée.
En réponse à une question de
M. Jean-François Le Grand,
président, M. Paul Girod
a estimé que les associations de
défense de l'environnement intenteraient une multitude de recours devant
la Cour de justice européenne et
Mme Janine Bardou
s'est vivement
inquiétée de cette perspective.