Audition de M. Maurice Wintz,
secrétaire national de France
Nature Environnement
(Mardi 25 février 1997)
M. Maurice Wintz
s'est déclaré
très favorable à la démarche initiée par la
directive 92/43 " Habitats ", car elle permettait la
création
d'un réseau d'espaces protégés, dans le cadre d'une
réflexion globale menée à l'échelon national.
Il a jugé de bonne qualité la définition de l'inventaire
-aboutissant à retenir 13 % du territoire intéressant d'un
point de vue européen des habitats sensibles- par les conseils
scientifiques régionaux du patrimoine naturel (CSRPN) qui avaient fait
application de critères scientifiques validés par le Museum
national d'histoire naturelle et le Conseil national de protection de la nature
(CNPN).
Il a, en revanche, considéré que la consultation avait
été mal organisée sur des objectifs non clairement
définis et qu'elle avait été accaparée par des
lobbies catégoriels : agriculteurs, propriétaires forestiers
ou fonciers qui avaient bloqué le système, alors même que
l'opinion publique, bénéficiaire des effets positifs du
réseau, avait été tenue à l'écart.
M. Maurice Wintz
a souligné que la France avait été
obligée de reprendre la concertation pour répondre à ses
engagements européens, mais sur des bases qui malheureusement n'avaient
plus de cohérence avec les objectifs de la directive ; en effet, si
le consensus est " politiquement correct ", il n'est pas
écologiquement pertinent.
En ce qui concerne les modes de gestion envisagés dans les sites du
réseau Natura 2000, le secrétaire national a pris acte des
expérimentations en cours dans les 37 sites-pilotes et les sites
gérés par l'Office national des forêts, mais a
également attiré l'attention sur l'inadéquation de la
définition de modes de gestion sur une base exclusivement contractuelle
et souhaité qu'une troisième voie soit explorée, sur le
modèle des conventions collectives définies par voie
contractuelle au niveau national et faisant l'objet d'arrêtés
d'extension pris par l'Etat, pour faire respecter effectivement sur le plan
local les engagements nationaux.
M. Maurice Wintz
, déplorant l'absence de moyens de recherche dans
le domaine de l'écologie fondamentale et appliquée, a
souhaité que la mise en oeuvre du réseau " Natura
2000 " permette de progresser dans la connaissance fondamentale des
écosystèmes.
Il a enfin émis le voeu que les comités scientifiques
régionaux pour la protection de la nature (CSRPN) soient, à
nouveau, consultés sur les listes de sites que les préfets
devaient transmettre au ministère de l'environnement avant le
14 mars 1997.