b) La santé
Dès le début des années 1990, les résultats sanitaires de la Nouvelle-Calédonie se comparaient à ceux obtenus dans les autres régions de l'outre-mer français et même de la métropole, avec laquelle l'écart tend à disparaître.
Taux comparés des résultats obtenus en
matière sanitaire
(Outre-mer et métropole)
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Nlle-Calédonie 1993 |
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Polynésie française 1993 |
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Santé |
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- Taux brut de
mortalité
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- Espérance de vie
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- Mortalité infantile
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- Taux d'équipements
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- Total
médecins/population
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dont généralistes
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dont spécialistes
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- Dentistes (pour 100.000 hab.) |
54,9 |
45,0 95 |
33,7 |
23,5 |
30,0 |
38,2 |
67,2 |
- Sages-femmes
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- Pharmaciens
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- Infirmiers (pour 100.000 hab.) |
355,3 |
413,0 95 |
435,9 |
313,3 |
300,0 |
272,4 |
435,6 |
- Kinésithérapeutes/Masseurs
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- Dépenses de
santé
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(1) Année concernée si différent
année citée plus haut
(2) Comprend uniquement le secteur
public
Source : Monographie consacrée à la
Nouvelle-Calédonie par l'Institut d'émission d'Outre-mer
(1996).
Nouméa dispose ainsi d'un Centre hospitalier territorial (CHT Gaston
Bourret) qui doit bénéficier d'une dotation pour
rénovation d'environ 100 millions de francs français dans le
cadre de la convention Etat/Territoire 1993-1997 (7,1 millions de francs
français avaient déjà été
déboursés au 30 juin 1996).
Face à cette situation relativement favorable,
l'accent a
été mis sur un rééquilibrage des infrastructures
hospitalières au profit de la province Nord
.
Dans cette dernière collectivité, seul existait en effet en 1989
l'hôpital de Koumac, petit établissement hospitalier d'une
quarantaine de lits. Une enveloppe de 33 millions de francs
français a été dégagée dans le cadre du
contrat de développement Etat-province du Nord pour sa rénovation
(600 millions de francs CFP).
Les accords de Matignon ont également permis de débloquer le
projet, remontant à 1982, de construction d'
un établissement
hospitalier
sur la côte Est. C'est le site de
Poindimié
, placé à l'extrémité de
l'un des barreaux du "H" voulu par Jean-Marie Tjibaou, qui a été
retenu.
Réalisation remarquable, l'ouverture de l'hôpital de
Poindimié était imminente lorsque votre rapporteur l'a
visité.
Le coût de cette opération a été d'environ
1 milliard de francs CFP (55 millions de francs français) dont la
charge a été répartie comme suit :
757,6 millions de francs CFP (41,7 millions de francs
français) à la charge de l'Etat (75,34 %)
102,9 millions de francs CFP (5,7 millions de francs
français) à la charge de la province Nord (10,24 %)
145 millions de francs CFP (8 millions de francs français)
à la charge du Territoire (14,42 %).
L'hôpital comprend :
- 1 partie hospitalisation de 44 lits répartis en :
*chirurgie : 18 lits
*médecine : 14 lits
*maternité : 12 lits.
Dans chacun des services de médecine, une chambre est
réservée pour des handicapés.
- 1 bloc opératoire constitué de 2 salles d'opération
(septique et aseptique), d'une salle de réveil et d'une zone de
stérilisation servant aussi pour le reste de l'hôpital,
- 1 bloc obstétrical avec une salle d'accouchement, une salle de
pré-travail équipée pour permettre un deuxième
accouchement simultané, une salle de réanimation et
préparation des nouveaux-nés, une nurserie biberonnerie,
- 1 service d'urgence (3 salles) et soins externes,
- des locaux techniques :
* 1 salle de radiologie avec table télécommandée et ampli
de brillance, ainsi qu'un labo de développement avec machine automatique,
* 1 laboratoire de biologie/bactériologie,
* 1 pharmacie,
- 1 bâtiment gestion-consultation avec :
* secrétariat, bureau du directeur, du gestionnaire, etc...
* 5 cabinets de consultation et une salle de soins.
Le budget de fonctionnement est estimé à 296 millions de
francs CFP (16,3 millions de francs français) par an, dont
210 millions de francs CFP pour les frais de personnel et 86 millions
de francs CFP pour le fonctionnement courant. Toutefois, ces montants ne
tiennent pas compte du coût des locations de logement pour le personnel.
Votre rapporteur a pu, en outre, constater
la sous-évaluation
manifeste du nombre des postes prévus
(41) pour assurer la bonne
marche d'un hôpital qui présente la particularité d'avoir
été construit sur un seul niveau de plain-pied.
Le nombre des surveillantes de nuit (1 poste prévu) en particulier devra
certainement être doublé. Or, le coût annuel d'un infirmier
est, à lui seul, d'environ 5 millions de francs CFP (275.000 francs
français), d'après les indications fournies par le
Haut-commissariat.
Une estimation rapide du coût futur de fonctionnement cumulé
des hôpitaux de Koumac et de Poindimié porte ainsi sur
1 milliard de francs CFP (55 millions de francs français) par an
(données du Haut-commissariat à Nouméa)
. Votre
rapporteur précise que dans le budget pour 1996 de la province Nord
(budget primitif et budget supplémentaire), les dépenses de la
section de fonctionnement atteignaient déjà 10,4 milliards
de francs CFP dont 4,8 milliards de francs CFP au titre des seules
dépenses de personnel.
Dans le même temps toutefois,
l'ouverture de l'hôpital de
Poindimié était retardée par la difficulté à
recruter le personnel qualifié nécessaire à son
fonctionnement.
Enfin, pour être tout à fait complet, votre rapporteur doit
ajouter qu'une fois mis en route, l'hôpital de Poindimié devrait
capter une clientèle qui se rendait jusqu'ici au centre hospitalier
territorial Gaston Bourret. Pour autant, les coûts de fonctionnement de
cet établissement ne diminueraient pas à due proportion compte
tenu de la masse des frais fixes.
Correspondant à une demande forte exprimée lors des accords de
Matignon, l'hôpital de Poindimié est ainsi devenu un objet de
polémique dont votre rapporteur devait souligner tous les tenants et les
aboutissants.