B. LA MESURE DE L'EFFORT À TRAVERS LES RÉALISATIONS PHYSIQUES
La mesure de l'effort consenti apparaît également
dans l'analyse des réalisations physiques, tant dans le domaine
sanitaire et social que dans celui des infrastructures publiques.
S'agissant plus particulièrement de la province Nord, les accords de
Matignon avaient prévu d'assurer le rééquilibrage par un
développement fondé sur une logique de réseau. Les
infrastructures devaient être réparties en "H" de part et d'autre
d'une transversale reliant l'actuel chef-lieu territorial de Koné et
l'ancien bourg administratif de Poindimié.
L'hôtel de la province a été bâti à
Koné tandis que Pouembout a vu sa spécialisation agricole
reconnue, avec la construction d'un centre de formation.
Sur l'autre côte, Poindimié a reçu un lycée
généraliste ainsi qu'un hôpital, tandis que Touho devait
voir ses infrastructures portuaires et aéroportuaires
améliorées.
L'axe routier de la "Koné-Tiwaka", qui doit relier ces localités,
était, dans ce contexte, un axe de développement.
Projets d'aménagement dans la province Nord
Carte : Reclus - La Documentation Française - ORSTOM, in "La Nouvelle-Calédonie au tournant des années 1990 - Un état des lieux".
1. Le domaine sanitaire et social
Le niveau d'encadrement atteint dans les secteurs de
l'éducation et celui des soins sanitaires est dorénavant proche
de celui de la métropole.
La Nouvelle-Calédonie bénéficie également de
programmes en faveur du développement de l'habitat social mais reste
encore confrontée, en dépit du chemin parcouru, à un
problème d'inadaptation de l'offre à la demande.
a) L'enseignement
Le développement des infrastructures scolaires a
constitué l'un des axes des contrats de développement
Etat/provinces avec une enveloppe globale dépensée de
114,345 millions de francs français sur la première
moitié des années 1990, ainsi répartis :
Province Nord : |
- Collège de Koumac :
|
33 millions de francs
|
Province des îles Loyauté : |
- Rénovation
de l'internat de Wé :
|
11,38 millions
de francs
|
Malgré l'élévation du niveau
général d'instruction relevée en 1989, lors de
l'avant-dernier recensement, et l'atténuation des
inégalités, de grandes disparités de niveau
d'études subsistaient encore selon le sexe et le lieu de
résidence. En outre, la population ayant suivi des études
supérieures restait à un seuil très faible : 2,6 %
dans la classe d'âge supérieure à 60 ans, 6,4 %
de 40 à 59 ans et 8 % de 20 à 39 ans.
L'élévation du niveau général et la diminution des
inégalités sont des données incontestables.
Dans l'enseignement du premier degré, la section
préélémentaire représentait, en 1995, 36 % de
la population scolarisée contre un taux de 31 % en 1990. Les
effectifs des collèges ont augmenté de façon
régulière depuis 1990 passant ainsi de 20.041 à 25.636 en
1995 (+ 28 %). Cet accroissement remarquable correspond non seulement
à l'évolution démographique mais aussi à
l'augmentation du taux de passage en sixième (de 66,2 % en 1988
à 92,2 % en 1995
) et à l'ouverture du cycle
technologique.
De 1988 à 1995, le nombre de diplômés aux différents
examens a progressé régulièrement :
- baccalauréat : + 59%
- certificat d'aptitude professionnelle : + 84 %
- brevet d'études professionnelles : +158 %.
Les taux de réussite aux examens restent stables malgré
l'augmentation du nombre de candidats. Le nombre de bacheliers, qui a
dépassé pour la première fois le millier en 1994, a
continué de progresser en 1995, avec un pourcentage d'obtention proche
de 60 %.
Votre rapporteur a visité deux établissements scolaires dont les
qualités architecturales n'avaient rien à envier à celles
des bâtiments construits aujourd'hui en métropole : le
lycée polyvalent des îles Loyauté et le lycée de
Poindimié (côte est).
Le constat très positif
qui se dégage tant de ces visites
que des discussions avec l'ensemble des partenaires rencontrés appelle
cependant
deux nuances
:
- le lycée polyvalent de Lifou (îles Loyauté) est
confronté aux réticences de nombreux parents qui
préfèrent envoyer leurs enfants à Nouméa afin
d'accroître leurs chances de réussite scolaire. La
prégnance de comportements anciens -les habitants des îles
Loyauté sont nombreux à passer sur la Grande Terre une grande
partie de leur vie active- met en péril le succès d'une
véritable opération d'aménagement du territoire ;
- les tendances récentes du marché de l'emploi sur le territoire
ne permettront sans doute pas de fournir à tous les jeunes
diplômés un travail correspondant à leur formation et
à leurs attentes.
A sa manière, cette dernière remarque prouve que l'effort
accordé au développement des infrastructures d'enseignement a
largement porté ses fruits...