4. Entretien avec M. Benni Zeev Begin, ministre de la science et de la technologie
M. Begin a d'abord souligné devant la
délégation les succès accomplis par Israël dans le
domaine scientifique, malgré un contexte difficile de terrorisme et de
conflits (les scientifiques ne peuvent commencer leurs études
qu'à l'âge de 21 ans après avoir accompli leurs obligations
nationales, et sont tenus ensuite de servir dans la réserve à
intervalles réguliers) : création d'une université
hébraïque, importance des publications scientifiques (qui ont
progressé de près de 30 % en cinq ans), mise au point de
satellites spatiaux ...
M. Begin a observé que dans le domaine scientifique, Israël et
les pays européens avaient noué de longue date un partenariat
privilégié. Il a rappelé qu'Israël avait
apporté une contribution financière importante pour pouvoir
participer au quatrième programme-cadre de recherche et de
développement (" 4ème PCRD ") de l'Union
européenne.
A M. Maurice Lombard qui l'interrogeait sur la part respective de l'Etat, de
l'Université et des entreprises dans le financement de la recherche, M.
Begin a relevé que le secteur privé prenait en charge moins de 40
% des dépenses de recherche, à la différence de la
situation européenne où la part de l'industrie dans le
financement de la recherche-développement dépassait 50 %. La
recherche fondamentale, a-t-il ajouté, relevait quasi exclusivement de
l'Etat, tandis que les universités décidaient, selon leurs
propres priorités, de l'allocation de leur budget de recherche.
M. Begin a précisé, à l'intention de M. Bertrand
Delanoë, que le gouvernement israélien, s'il tenait à
préserver la liberté scientifique des savants, avait choisi
cependant de fixer plusieurs domaines privilégiés qu'il soutenait
en priorité (l'informatique, l'électronique, la biotechnologie et
les matériaux avancés). Il a relevé, s'agissant des
relations franco-israéliennes, que des programmes communs ainsi que des
échanges de chercheurs avaient pu être organisés dans le
cadre de l'Association franco-israélienne pour la recherche scientifique
et technologique (AFIRST). Il a souhaité que la coopération entre
nos deux pays puisse servir à Israël de "tremplin" pour une
association avec d'autres pays européens. Les relations les plus
anciennes, a-t-il ajouté, avaient été tissées avec
l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni.
M. Begin, en conclusion, a rappelé l'intensité des relations
israélo-françaises jusqu'en 1967. Il s'est réjoui que les
Européens attachent une importance désormais déterminante
au partenariat scientifique noué avec Israël et souhaité que
cette coopération puisse échapper aux controverses politiques.