CONCLUSION GÉNÉRALE

La Mission a retiré de son passage en Norvège, Suède et Finlande la conviction que la stratégie européenne de chacun de ces trois pays est bien définie.


• Pays traditionnellement dominant dans sa zone et non dépourvu d'une certaine fierté à l'égard du modèle de développement qu'elle est censé apporter au monde, la Suède semble confrontée aux plus redoutables difficultés.

Comment empêcher l'opinion suédoise d'imputer à l'entrée dans l'Union européenne des désagréments (chômage, érosion monétaire, menace d'altération de la protection sociale) qui. en fait, sont dus à des gestions antérieures peut-être exagérément généreuses ?

Comment reprocher aux gouvernants suédois de sacrifier à la tentation d'utiliser la marché commun comme moteur de développement tout en cherchant à préserver les avantages que la Suède retire traditionnellement du libre-échange mondial ?


• Pays animé d'une grande volonté de réussite, la Finlande paraît avoir misé sur l'Europe dans un but plus politique qu'économique, pour se prémunir contre le voisin russe dont la direction politique reste incertaine.

Ancrée sur des « créneaux » d'excellence -l'industrie du bois-papier et l'électronique-télécommunications- la Finlande reste une économie fragile car susceptible d'être confrontée à tout moment des concurrents, notamment en Asie.


• Bénie des dieux en raison des réserves de gaz et de pétrole dont elle dispose avec certitude pour les trente prochaines années, la Norvège ne semble pas mécontente de prendre quelques revanches sur le voisin -et ancien occupant- suédois.

On peut se demander si bénéficiant, grâce à son appartenance à l'Espace économique européen, de la plupart des avantages du marché commun sans pâtir de ses inconvénients, elle n'apparaît pas, à bien des égards, comme la terre de toutes les chances.

Mais n'est-ce pas précisément là que résident les risques ? Assurée de l'équilibre budgétaire, de la stabilité monétaire et du non-endettement, la Norvège ne sera-t-elle pas tentée de consacrer l'essentiel de sa rente pétrolière et gazière à l'amélioration du « Welfare State » aux dépens de l'investissement à long terme ?

En tout état de cause, le NON au référendum de novembre 1994 a clos une période. Votre Mission -quels que soient les regrets qu'elle peut en concevoir- n'a pas le sentiment que la question de l'adhésion norvégienne à l'Union européenne puisse être posée avant une décennie.

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