2. Les atouts de Strasbourg
Strasbourg a un premier atout de poids : le droit, tel qu'il ressort de la décision du Conseil européen d'Édimbourg confirmée par le Conseil européen de Bruxelles du 29 octobre 1993. Mais la ville a d'autres atouts concrets : un projet immobilier bien conçu et un fort appui de l'État français.
a) Le projet de nouvel hémicycle
Les perspectives d'élargissement imposent la construction d'un nouvel hémicycle. En effet, l'hémicycle actuel, qui de surcroît appartient au Conseil de l'Europe, ne peut matériellement accueillir le nombre de députés européens envisagé dans le cadre d'une communauté à 15 ou plus (soit entre 600 et 700).
La Ville de Strasbourg, s'appuyant sur la décision du Bureau du Parlement européen du 14 mars 1990, a élaboré un ambitieux projet qui comporte :
- un nouvel hémicycle de 750 places
- 1 salle de 350 places
- 1 salle de 260 places
- 4 salles de 160 places
- 5 salles de 120 places
- 5 salles de 60 places
- 2 salles de 50 places
- 2 salles de 40 places
- un centre de communication (avec notamment 1 studio TV, 1 studio radio...)
- un centre d'accueil des visiteurs (8 salles de 60 à 120 places)
- 2 restaurants de 600 places
- plus de 900 bureaux
Un concours international a été lancé par la Ville en 1990. Il a été remporté par Architecture Studio en mars 1991. Le projet retenu par le jury, coprésidé par le président du Parlement européen et par le maire de Strasbourg, est composé d'une tour cylindrique à l'extérieur et elliptique en son centre, et d'une grande aile qui épouse la forme du terrain au confluent de l'Ill et du Rhin.
Son architecture est plus élaborée que celle du projet bruxellois. Sa qualité et les symboles qu'il met en avant (transparence par les surfaces vitrées ; ellipse pour le mouvement et l'évolution...) permettent de penser que le bâtiment auquel il donnera naissance représentera et accueillera dignement le Parlement européen.
Un autre avantage, considérable, serait son coût, sensiblement moins élevé que celui du projet bruxellois : 2,495 milliards de francs (contre 7 milliards pour Bruxelles).
Dernier élément favorable, les travaux, qui ont été engagés le 25 octobre dernier, pourraient être achevés à la fin de 1995 ou au début de 1996, soit au moment prévisible de l'élargissement de la Communauté, pour une mise à disposition des bâtiments à la fin de 1996, pour une mise à disposition des bâtiments à la fin de 1996.
Il convient cependant pour cela que le Président du Parlement européen signe le contrat de location de l'ensemble projeté. Cette signature conditionne la viabilité financière du projet strasbourgeois et un déroulement rapide des travaux.
b) L'engagement de l'État en faveur de Strasbourg
L'État a mobilisé des moyens importants pour affermir la vocation de capitale de l'Europe parlementaire de Strasbourg. Ces efforts ont essentiellement porté sur trois domaines.
En premier lieu, l'État a souhaité assurer la viabilité du projet d'hémicycle de Strasbourg. Ainsi s'est-il engagé à garantir conjointement avec les collectivités locales le financement nécessaire à sa réalisation. Un protocole d'accord a été signé qui porte cette garantie à 2 milliards de francs "pris en charge" à hauteur de :
- 66 % par l'État ;
- 8,5 % par la Communauté urbaine de Strasbourg ;
- 8,5 % par le département du Bas-Rhin.
L'État s'efforce en second lieu de faciliter l'accès à Strasbourg. Dans ce cadre, il a annoncé sa participation à deux projets importants :
- la construction d'une ligne TGV Paris-Strasbourg-Allemagne.
L'enquête préalable à la déclaration d'utilité publique devrait être lancée au premier semestre 1994. L'État apportera une subvention de 3,5 milliards de francs
- le développement des infrastructures routières avec 250 millions de francs supplémentaires qui s'ajoutent aux crédits du contrat de plan État-région ( ( * )1) .
L'État continuera par ailleurs à prendre en charge financièrement les lignes aériennes déficitaires sur Strasbourg ( ( * )1) (couverture des déficits des vols spéciaux assurés en période de session du Parlement européen et déficit d'exploitation des lignes régulières entre Strasbourg et les grandes villes européennes). Cependant, aux termes de la convention qui lie l'État à Air France, le Gouvernement a décidé de lancer un appel d'offre européen sur ces lignes. L'objectif est de réduire la charge financière qu'elles représentent tout en améliorant la qualité du service rendu.
En outre, l'État participera aux travaux de l'aéroport d'Entzheim ( ( * )1) .
Enfin, l'État s'est engagé à favoriser le rayonnement de Strasbourg. Il contribuera à l'affirmation de la vocation culturelle de la ville en apportant son aide à l'Opéra du Rhin et au Festival de Musique contemporaine Musica ( ( * )1) . Enfin, l'État soutiendra l'activité d'établissements de recherches et d'enseignement de haut niveau ( ( * )1) . Ainsi facilitera-t-il le regroupement de plusieurs écoles ( ( * )2) et s'est-il engagé à assurer l'équipement et le fonctionnement de l'Institut de Science et d'Ingénierie supramoléculaire.
* (1) Action mentionnée par le contrat triennal État-Bas-Rhin-Communauté urbaine de Strasbourg, présenté le 24 novembre 1993 par le ministre délégué à l'aménagement du territoire et aux collectivités locales
* (1) Action mentionnée par le contrat triennal État-Bas-Rhin-Communauté urbaine de Strasbourg, présenté le 24 novembre 1993 par le ministre délégué à l'aménagement du territoire et aux collectivités locales
* (1) Action mentionnée par le contrat triennal État-Bas-Rhin-Communauté urbaine de Strasbourg, présenté le 24 novembre 1993 par le ministre délégué à l'aménagement du territoire et aux collectivités locales
* (1) Action mentionnée par le contrat triennal État-Bas-Rhin-Communauté urbaine de Strasbourg, présenté le 24 novembre 1993 par le ministre délégué à l'aménagement du territoire et aux collectivités locales
* (1) Action mentionnée par le contrat triennal État-Bas-Rhin-Communauté urbaine de Strasbourg, présenté le 24 novembre 1993 par le ministre délégué à l'aménagement du territoire et aux collectivités locales
* (2) Ecole des Hauts Polymères, Ecole de Chimie, Université internationale de l'Espace, Institut de Génétique et de Biologie moléculaire et cellulaire, centres d'innovation et de transferts de technologie Aérial et Matériaux