B. QUEL BILAN POUR LES ÉLÈVES ?

1. L'absence regrettable d'une évaluation sur la lutte contre la sédentarité

Le dispositif d'APQ a fêté ses quatre ans : les premières écoles se sont en effet portées volontaires en 2020. Or, à la différence de la Finlande13(*) ou du programme écossais14(*), il n'existe pas à ce jour d'études de santé publique15(*) permettant de mesurer l'impact de ce dispositif sur la sédentarité des élèves. D'ailleurs, les rapporteurs constatent que l'amélioration de la condition physique des élèves n'a, dans l'ensemble, pas été évoquée lors des échanges avec les enseignants mettant en oeuvre le dispositif - sans doute parce que son évaluation ne relève pas de leurs compétences contrairement à d'autres effets comme celui sur le climat scolaire.

Les agences régionales de santé, à l'exception de celle de la région Hauts-de-France, n'ont d'ailleurs pas été associées à la démarche et n'ont donc pas pu contribuer à l'évaluation des effets du dispositif en matière de santé publique.

Recommandation n° 1 :

En lien avec les agences régionales de santé, mesurer l'impact du dispositif en matière de lutte contre la sédentarité sur une cohorte d'élèves.

2. Des effets partagés sur les apprentissages

Les résultats de la dernière enquête réalisée par le ministère de l'éducation nationale montrent des effets très partagés sur les apprentissages. En effet, 51,8 % des directeurs d'école ayant répondu à l'enquête indiquent ne constater aucun effet positif sur les apprentissages.

Pour ceux (48,2 %) estimant que les APQ ont un effet positif, ils sont 41,5 % à le voir directement sur les apprentissages et 6,7 % à estimer que ses effets sont indirects, via une meilleure disponibilité des élèves, une amélioration de leur concentration ou encore un apaisement du climat scolaire grâce à de meilleures interactions entre les élèves.

Témoignages d'enseignants recueillis par les rapporteurs

Les enseignants engagés dans le dispositif et rencontrés par les rapporteurs ont témoigné des effets positifs de ce dernier sur la concentration des élèves, le climat scolaire ou encore la coopération entre les élèves. Pour reprendre les propos d'une enseignante, « il faut accepter de perdre 15 minutes en activités physiques pour les regagner ensuite en termes de concentration lors de la séquence suivante d'apprentissage » ou encore « il y a des moments où on sent que la classe est en train de partir. L'APQ permet de canaliser les élèves et de les remettre dans des conditions favorables d'apprentissage ». Pour un autre, « l'APQ a permis d'apaiser le climat scolaire lors de la récréation qui était pour nous un moment compliqué avec beaucoup d'incidents et de bobologie ».


* 13 L'étude « change at the school on the move 2013-2015 » montre les effets positifs du dispositif finlandais sur l'activité physique des enfants. Elle augmente de 8 % chez les filles en primaire, de 6 % chez les garçons du secondaire et de 9 % pour les filles du secondaire. La marge de progression est particulièrement forte dans les groupes d'élèves initialement les moins actifs.

* 14 L'évaluation du programme écossais montre notamment une amélioration de la condition physique des enfants de 9 %, une amélioration de l'indice de masse corporelle notamment pour les filles, ainsi que des bénéfices dans les domaines éducatifs, psychologiques et de comportement ( https://education.gov.scot/media/jk3pnewc/nih304-the-daily-mile-published-research.pdf)

* 15 À ce jour, seule une étude de l'Onaps d'octobre 2023 existe sur la mise en oeuvre du dispositif sur le territoire de l'académie de Créteil, se basant sur les effets perçus par les enseignants sur leurs élèves.

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