D. LE FINANCEMENT DES RER MÉTROPOLITAINS : NE PAS REPRODUIRE L'ERREUR DU GRAND PARIS EXPRESS
Le modèle de financement des projets de RER métropolitains, qui représenteraient selon le COI un besoin total d'investissement estimé entre 15 et 20 milliards d'euros, dont 11 milliards d'euros pour la période 2023-2042 (voir Première partie) est à ce jour entièrement à construire.
L'une des incertitudes porte sur la part que doit prendre l'État, qui n'a fait l'objet d'aucune précision ni le 28 novembre 2022 lorsque le président de la République, en plein débat budgétaire, avait annoncé son ambition de développer un réseau de RER dans dix grandes agglomérations, ni le 24 février 2023 lorsque la Première ministre a annoncé le lancement d'un plan de 100 milliards d'euros pour le ferroviaire qui intègre notamment le développement de ces RER métropolitains dans les grandes agglomérations françaises.
Plusieurs options peuvent être envisagées en la matière. Le rapport du COI considère, dans le scénario central de son rapport relatif à la stratégie 2023-2042, que l'État devrait participer financièrement aux projets de RER métropolitains, dans le cadre de la prochaine génération de contrats de plan État-régions (CPER), à hauteur de 75 millions d'euros par an sur la période 2023-2027 puis à hauteur de 300 millions d'euros par an jusqu'en 2037. Le lancement d'un nouvel appel à projets TCSP dédié constitue une piste alternative ou complémentaire de financement de ces projets.
En tout état de cause, il est essentiel que les collectivités concernées puissent s'engager dans ces projets avec l'État sur une base claire, incluant dès avant le lancement des travaux un accord sur les modalités de financement de l'exploitation du réseau, afin de ne pas reproduire l'erreur du Grand Paris Express. L'absence d'anticipation des coûts de fonctionnement qu'il allait générer constitue en effet un défaut de conception majeur de ce projet, qui explique les difficultés auxquelles IDFM fait aujourd'hui face (voir Première partie).