D. DES PROGRÈS À PARFAIRE EN MATIÈRE DE GOUVERNANCE DES INSTANCES AGRICOLES
La place des femmes dans les instances représentatives de la profession agricole en France a également été posée lors des travaux de la délégation sur cette thématique.
Que ce soit au sein des chambres d'agriculture, des syndicats professionnels mais aussi des coopératives agricoles ou des interprofessions, la question de la place des femmes au sein de la gouvernance de ces instances importe si l'on veut améliorer la place des agricultrices dans le monde agricole.
Ainsi Françoise Liébert, haute fonctionnaire à l'égalité entre les femmes et les hommes au ministère de l'agriculture et de l'alimentation a fait valoir auprès de la délégation « la gouvernance des organisations agricoles, dans lesquelles la place des femmes doit être plus importante. Leur participation aux décisions des différentes instances agricoles permettra de faire évoluer les organisations et les matériels pour pallier les éventuels problèmes de pénibilité et d'adaptation des équipements, afin de prendre en compte les besoins et les attentes des agricultrices. (...) Tant pour le ministère de l'agriculture que selon moi, imposer le même taux de femmes dans les instances de gouvernance de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA) permettrait de les y rendre plus visibles ».
Le ministère de l'agriculture et de l'alimentation, par la voix de sa haute fonctionnaire à l'égalité, est donc favorable à l'instauration de quotas de femmes au sein des instances de gouvernance des chambres d'agriculture .
S'agissant de l'engagement syndical des agricultrices, Céline Berthier de la Confédération paysanne a évoqué devant la délégation les freins à cet engagement : « Une étude a été menée sur les instances agricoles, montrant qu'il n'y avait pas plus de 30 % d'élues en leur sein. Elles y occupent plutôt des postes de secrétaires ou de trésorières, moins valorisées. Nous avons identifié plusieurs freins à leur engagement, dont les contraintes domestiques et parentales (...) S'y ajoutent notre légitimité, nos compétences étant sans cesse mises en doute. Les réunions restent des espaces créés par et pour les hommes. (...) À nos yeux, la parité est certes une forme de discrimination positive, avec ses limites, mais elle est nécessaire. Nous n'avons ainsi pas peur de prendre la place d'un homme. S'il n'y a pas de femme, la place reste vide. Il est important de rejoindre les instances décisionnaires puisque c'est là que sont prises les décisions. Sinon, les lois continueront d'être établies par des hommes, pour des hommes ».