D. CONCLUSION

Mme Dominique Rousset . - Yannick Vaugrenard, je vous laisse le soin de conclure ces débats.

M. Yannick Vaugrenard , rapporteur . - Je remercie chacun d'entre vous de sa participation et de ces échanges très enrichissants pour nous.

La situation apparaît parfois catastrophique, mais je pense qu'il faut être résolument optimiste. Ne serait-ce que parce que, souvent, les pessimistes sont des spectateurs et les optimistes plutôt des acteurs.

Il convient également de prendre la bonne habitude de l'expérimentation, de l'évaluation et, point essentiel, du faire savoir. Il ne sert à rien de répéter les mêmes erreurs. Au contraire, il faut se nourrir des réussites.

Dans la mesure où les personnes en situation de pauvreté ne sont pas les mêmes aujourd'hui qu'il y a dix ou vingt ans, les personnes chargées de l'accueil de ces publics doivent recevoir des formations différentes. Je suis convaincu de la nécessité de mettre en place un référent unique, ce qui nécessitera des efforts de la part des administrations, qui doivent accepter une telle évolution.

Comme Jean-Christophe Sarrot l'a souligné au nom d'ATD Quart Monde, la formation et l'éducation sont fondamentales. Les résultats de la dernière enquête Pisa menée au niveau européen sont terribles pour notre pays. Tant dans le domaine des mathématiques que du français, nous avons beaucoup reculé. Si nous souhaitons enrayer la pauvreté très tôt, nous devons nous pencher sur l'école maternelle et l'école primaire, alors que, durant de nombreuses années, les efforts ont été concentrés sur les collèges et les lycées. Un début de réponse est du reste apporté avec la récente loi sur l'école.

Lors de nos auditions, nous avons mis en lumière la problématique de l'hérédité de la pauvreté. Très majoritairement, les parents des pauvres d'aujourd'hui étaient déjà pauvres et leurs petits-enfants seront sans doute pauvres également, etc. Cette situation nécessite un sursaut collectif majeur.

« Ce qu'il y a de scandaleux dans le scandale, c'est qu'on s'y habitue... » Ce sont les mots de Simone de Beauvoir. Nous ne pouvons plus nous mettre la tête dans le sable et nous habituer au scandale de la pauvreté.

Au-delà de l'aspect financier, l'aspect humain doit également être pris en compte. Nous avons pris l'initiative, en effectuant notamment deux maraudes, d'aller à la rencontre de ceux qui sont à la rue, dans l'extrême pauvreté. Je me souviens particulièrement d'une audition de membres d'ATD Quart Monde, qui m'a beaucoup marqué. L'un des intervenants, pourtant dans une situation de grande pauvreté, n'a pas un instant évoqué ses problèmes financiers, mais a insisté sur les notions de respect, de regard, de dignité. Au-delà des efforts collectifs à promouvoir, il faut oser porter son regard vers les personnes en situation d'extrême pauvreté. Ces personnes demandent qu'on les regarde, qu'on les écoute, qu'on leur porte attention. C'est l'addition de petites choses qui peut permettre, sur un plan tout simplement humain, d'améliorer aussi globalement la situation.

Merci vraiment de votre participation et de vos apports.

M. Joël Bourdin , président . - Merci à tous de nous avoir livré vos analyses sur ces sujets dans le cadre d'un débat très riche. Merci à Yannick Vaugrenard d'avoir établi ce rapport qu'il va maintenant présenter aux membres de la délégation à la prospective. Merci à Dominique Rousset d'avoir animé nos échanges.

Il est de coutume à la délégation, quelque temps après la publication d'un rapport, d'organiser une nouvelle table ronde pour faire le point sur l'évolution d'un sujet que nous avons étudié. Parce que je connais l'attachement de Yannick Vaugrenard à ce thème de la pauvreté, je ne doute pas que nous serons amenés à nous revoir.

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