2. La brochure de la SACD : « Théâtre, musique, danse : où sont les femmes ? » a joué comme un détonateur dans le milieu professionnel du spectacle vivant
Réalisé dans un délai très court, le document, initié en juin, devait être prêt pour le Festival d'Avignon en juillet. La brochure, éditée à 20 000 exemplaires, a été remise en mains propres à tous les directeurs de structures (centres chorégraphiques nationaux, centres dramatiques nationaux et scènes nationales).
Les chiffres et les informations qui y paraissent - sans être exhaustifs - reflètent la place des femmes dans les plus grosses structures, les plus subventionnées, et dont les « saisons » 2013 étaient disponibles en juin 2012 : le théâtre, la musique, la danse.
Présentée comme une photographie à l'instant « T » s'appuyant sur la publication internet des saisons culturelles 2012/2013, cette publication présentée comme la première d'une série, a souhaité valoriser les femmes occupant des postes artistiques parmi les plus touchés par la non-mixité : metteuses en scène, chorégraphes, auteures, cheffes d'orchestre, compositrices...
Ayant pour vocation de créer une dynamique positive autour de l'engagement artistique des femmes dans les programmations publiques et de sensibiliser chacune d'entre elles à l'injustice flagrante faite aux artistes féminines, la brochure a produit un premier effet dès sa publication au Festival d'Avignon en 2012 : stigmatiser les structures affichées comme programmant peu de femmes et mettre en valeur les maisons de production et de diffusion « exemplaires ».
Comme le rapportait Muriel Couton, « la réaction des directeurs d'établissements et des structures a été intéressante, chacun s'inquiétant de la place des femmes dans sa propre structure » .
En effet, le procédé consistant à utiliser la « stigmatisation-félicitation » nous paraît particulièrement efficace dans un milieu finalement relativement restreint où règne le diktat de la réputation.
C'est la raison pour laquelle la délégation encourage la SACD, associée à d'autres partenaires publics - dont le ministère de la culture et de la communication et les directions régionales aux affaires culturelles (DRAC) - à reconduire annuellement et à systématiser cette brochure, qui pourrait aussi être reprise au sein de l'observatoire du ministère, qui jouerait ainsi le rôle d'un document annuel de référence pour l'égalité entre les femmes et les hommes dans le secteur du spectacle vivant.
A côté de ces documents que l'on peut qualifier de « coup de projecteur » sur les inégalités, des études plus documentées ont également été réalisées prouvant l'actualité de la question.