(b) Le nettoyage des débris

D'après les modèles actuellement disponibles, les mesures de prévention ne seront pas suffisantes, en raison du « syndrome de Kessler », c'est-à-dire que le nombre de débris continuera à augmenter par collisions entre objets même si les règles de conduite existantes sont appliquées.

C'est pourquoi il est nécessaire d'une part de développer et d'utiliser des modèles de prévision à long terme, d'autre part d'étudier la pertinence d'un nettoyage des débris, en termes techniques, économiques, juridiques et calendaires.

Pour stabiliser le nombre de débris en orbite basse, qui est l'orbite la plus encombrée, il faudrait retirer chaque année entre 5 et 10 gros débris (satellites inactifs). Des solutions industrielles sont envisageables, à partir par exemple des techniques d'approche développées pour l'ISS dans le cadre de l'ATV (projet d'Astrium). Un tel système, visant à faire rentrer les gros débris dans l'atmosphère, pourrait par exemple traiter du cas du satellite Envisat, conçu avant l'existence des « règles de conduite » internationales pour la limitation des débris, avec lequel le contact a été perdu en 2012. D'autres projets de nettoyage de l'espace sont à l'étude dans le monde, par exemple l'envoi d'un nuage de gaz sur la trajectoire de l'objet afin de le ralentir (Boeing). Ces projets ont en commun leur coût élevé et l'absence de marché clairement identifié pour leur développement.

Projet de véhicule utilisant un filet pour capturer l'épave du satellite Envisat
afin de la faire rentrer dans l'atmosphère

Source : Astrium

Une coopération internationale est indispensable, dans un cadre qui pourrait être complémentaire de celui développé pour l'ISS, car il est difficilement envisageable de trouver un marché strictement national pour ce type de véhicule. Les débris n'ont individuellement aucune valeur, mais leur nettoyage constituerait un progrès collectif. Ce nettoyage pose par ailleurs des problèmes de sécurité, si l'on veut s'assurer de l'utilisation non agressive des capacités qui seraient mises en place, ce qui implique l'établissement de règles précises et d'un contrôle.

Orientations

- Mettre en oeuvre les règles existantes, nationales (loi sur les opérations spatiales) et internationales (COPUOS, IADC) - notamment en dotant l'Europe d'un lanceur à étage supérieur rallumable - et renforcer ces règles à l'échelle internationale afin que les utilisateurs « vertueux » de l'espace ne soient pas pénalisés

- Mettre en place un système européen complet de surveillance de l'espace fédérant et complétant les moyens existants (notamment le radar français GRAVES)

- Développer la recherche de solutions technologiques innovantes pour nettoyer les débris

- Inclure les coûts de démantèlement et de gestion des débris dans les budgets de toutes les missions

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