(4) Le Centre spatial guyanais, port spatial de l'Europe

Propriétaire du domaine, chargé de la coordination générale des opérations de lancement, le CNES gère le CSG, conjointement avec l'ESA et Arianespace. La France, qui finance plus de 50 % de la Base, est l'État de lancement de tous les tirs effectués à partir du CSG, et engage à ce titre sa responsabilité internationale.

Le CSG est le premier port spatial au monde pour le lancement de satellites commerciaux. Il a procédé à 209 lancements d'Ariane, 3 lancements de Soyouz et un lancement de Vega. Il représente 1.600 emplois en Guyane. L'emploi y est largement local (à 75 %), les autres salariés se trouvant en situation de mobilité en Guyane pour une période de 3 à 6 ans. L'INSEE estime que ces emplois en engendrent de l'ordre de cinq fois plus dans l'économie locale. L'impact de l'activité spatiale se chiffre donc à plus de 8.000 emplois en Guyane, soit 13 % de la population active employée du département.

La montée en puissance de la gamme des lanceurs d'Arianespace a accru l'activité du CSG, qui peut désormais compter chaque année sur 5 à 7 lancements d'Ariane 5, 2 à 4 lancements de Soyouz et 1 à 2 lancements de Vega. Cette évolution, menée parallèlement à une restructuration de l'activité industrielle spatiale en Guyane, a conduit à une diminution de 20 % du coût des opérations de lancement d'Ariane 5.

Afin de prendre en compte la restructuration de la filière lanceurs décidée après l'échec du premier vol de qualification d'Ariane 5 ECA (décembre 2002), le CNES s'est efforcé de réduire les coûts d'exploitation de la Base, dont les activités de support ont été réorganisées. Les coûts de maintien en conditions opérationnelles 42 ( * ) ont diminué grâce à de nouveaux contrats industriels. Depuis 2003, la priorité a été donnée à la réduction des coûts fixes, parallèlement à une augmentation de la productivité de la base.

CSG : Évolution des coûts fixes (fonctionnement et investissements) en M€
conditions économiques 2009

Source : CNES

b) L'évolution des marchés

Dans la mesure où l'Europe dépend, pour son autonomie d'accès à l'espace, de la compétitivité de son principal lanceur sur le marché commercial, il importe de s'intéresser à l'évolution du marché des lancements.

Cet examen révèle que la demande devrait se stabiliser, tandis que l'offre est appelée à croître.

Pour Arianespace, cette stabilité de la demande, dans un contexte de concurrence croissante, signifie qu'il risque de devenir de plus en plus difficile de maintenir les cadences actuelles de lancement et donc de production du lanceur.

Cette évolution avait été anticipée et analysée dès 2009 dans le rapport intitulé « L'enjeu d'une politique européenne de lanceurs : assurer durablement à l'Europe un accès autonome à l'espace », demandé par le Premier ministre à MM. Bernard Bigot, administrateur général du CEA, Yannick d'Escatha, Président du CNES et Laurent Collet-Billon, Délégué Général pour l'Armement. Ce rapport décrit une situation dont la criticité n'a fait que s'accroître depuis lors.


* 42 Les coûts de maintien en conditions opérationnelles du CSG couvrent les coûts d'exploitation de la base spatiale, à l'exception de ceux des ensembles de lancements, pris en charge par Arianespace, qui finance également les coûts des prestations spécifiques nécessaires aux lancements autres que géostationnaires.

Page mise à jour le

Partager cette page