(2) Soyouz

Soyouz, lanceur mythique de l'Union soviétique (Spoutnik, Youri Gagarine...), qui a effectué près de 1.800 missions (toutes versions confondues), est le lanceur moyen le plus fiable au monde. Il illustre le rôle pivot de la Russie comme puissance spatiale, puisque les États-Unis et autres partenaires de l'ISS en dépendent pour leurs vols habités. L'Europe et la France en dépendent aujourd'hui, par ailleurs, pour le lancement de missions aussi stratégiques que Galileo (satellites de navigation-localisation) ou que Pléiades (satellite d'observation haute résolution à vocation duale du CNES). Un accord intergouvernemental franco-russe de 2003 a, en effet, décidé de l'implantation de Soyouz en Guyane. Cet accord s'inscrit dans le cadre de la coopération euro-russe initiée en 1996 avec la création de Starsem, filiale d'Arianespace qui assure l'exploitation commerciale de Soyouz à Baïkonour.

Soyouz a été lancé pour la première fois depuis le CSG le 21 octobre 2011, mettant en orbite les deux premiers satellites de la constellation Galileo. Il a été lancé à nouveau avec succès en décembre 2011 puis en octobre 2012. Ce lanceur moyen complémentaire d'Ariane 5, a une capacité d'emport de 5 tonnes en orbite basse et 3,2 tonnes vers l'orbite de transfert géostationnaire. Pour l'Europe, « Soyouz au CSG » permet le lancement de petits satellites de télécommunications et de missions institutionnelles, dont les satellites sont désormais trop petits pour être lancées par Ariane 5.

Le développement du programme « Soyouz au CSG » a représenté un budget d'investissement de 470 M€ mis en place par l'ESA, dont 121 M€ apportés par Arianespace, qui a pris aussi en charge des travaux complémentaires pour 50 M€. Les équipements spécifiquement dédiés à Soyouz sont fournis et installés par l'industrie russe, moyennant un contrat liant Arianespace à Roskosmos, qui donne lieu à la présence de plus de 100 ingénieurs russes en Guyane.

La cadence de lancement attendue est de 2 à 4 lancements par an.

(3) Vega

Développé par l'ESA, Vega est un lanceur léger dont la capacité d'emport est de 1,5 tonne en orbite basse. Ce lanceur est destiné à lancer de petits satellites scientifiques ou d'observation de la Terre. Son maître d'oeuvre industriel est ELV, joint venture entre l'industriel Avio et l'agence spatiale italienne ASI. L'Italie fournissant plus de 50 % du financement total du programme Vega, l'ASI joue un rôle important dans la gestion du programme. Le CNES a dirigé l'équipe projet responsable du développement de l'étage P80.

Vega est destiné à répondre à la demande des agences spatiales , qui réalisent des satellites de plus en plus petits, et à faire concurrence aux lanceurs dérivés de missiles balistiques soviétiques (du type de Rockot, de la société Eurockot, ou de Dnepr, de la société ISC Kosmotras) dont les stocks s'épuisent.

Vega est composé de trois étages à propulsion solide et d'un étage supérieur à ergols stockables dont le moteur d'origine russo-ukrainienne est rallumable (AVUM). Le premier étage de Vega (P80) a le même diamètre que les étages à poudre (EAP) d'Ariane 5 et sa longueur totale est similaire à celle de l'un des plus longs segments des EAP. On utilise donc, pour le chargement en propergol et le transport du P80, les mêmes installations et équipements industriels que ceux destinés à Ariane 5 en Guyane. Par ailleurs, le pas de tir de Vega a été édifié, au CSG, sur l'ancien pas de tir d'Ariane 1.

Vega utilise des nouvelles technologies destinées à réduire la masse du lanceur, ainsi démontrées et qualifiées, en préparation de futures activités de développement de lanceur, dans le cadre de l'initiative « Lanceur de nouvelle génération » de l'ESA.

Le premier lancement de Vega a eu lieu avec succès le 13 février 2012. Outre de petites charges utiles scientifiques et technologiques, il doit lancer, au cours des prochaines années, des satellites Sentinel du programme GMES.

Vega : le dernier né des lanceurs européens

Source : ESA

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