2. La Bulgarie
Depuis son entrée dans l'Union européenne, la Bulgarie, comme la Roumanie, a connu une première période faste jusqu'à la crise, puis une croissance modeste : 6 % de croissance en moyenne de 2002 à 2007, puis 1,7 % de 2007 à 2010. En 2010, la croissance était presque nulle, mais elle s'établit à environ 1,6 % en 2011.
La Bulgarie soutient sa croissance grâce aux exportations, car la demande intérieure reste très faible. On remarque que, depuis l'entrée dans l'Union européenne, les différents gouvernements qui se sont succédé ont tous sacrifié à une gestion rigoureuse des finances publiques et jusqu'en 2009, le budget de la Bulgarie a été excédentaire ; puis, sous l'effet de la crise, le déficit a atteint 4,3 % en 2009 pour revenir à 2,1 % en 2011. Il est possible de conclure que le poids de la dette publique totale (15,3 % du PIB en 2011) est supportable et même faible par rapport à la moyenne de l'Union, ce qu'il faut porter au crédit de la Bulgarie. D'ailleurs celle-ci se flatte d'avoir adopté le modèle allemand et, effectivement, votre commission a pu mesurer que l'exemple allemand est la référence dominante, loin devant la référence russe ou française.
Cette politique constante d'ajustement a permis une correction rapide des déséquilibres antérieurs et le compte courant est désormais excédentaire (1,9 % du PIB en 2011 contre un déficit de 25 % du PIB en 2007).
Tous ces indices encourageants ne font pas oublier toutefois que l'économie bulgare reste structurellement vulnérable. Si l'inflation semble maîtrisée puisqu'elle est passée de 12,5 % en 2007 à 2,8 % fin 2011, le chômage s'est aggravé et atteint 12,2 %. On remarque, comme pour la Roumanie, une grande faiblesse des dépenses de recherche et de développement. La productivité, quant à elle, n'atteint pas les 20 % de la moyenne européenne.
En matière de fonds européens, la Bulgarie n'a consommé que 19 % de l'enveloppe qui lui a été allouée au cours de la période 2007-2013.
3. Conclusion sur la situation économique en Bulgarie et en Roumanie
Il n'existe pas dans ces deux pays des moteurs internes de croissance prêts à redémarrer, ce qui les rend d'autant plus vulnérables à la conjoncture mondiale. Or les exportations ont baissé depuis la crise ainsi que les flux de capitaux étrangers. On doit considérer que le pouvoir d'achat ne pourra progresser que très lentement, car le chômage est élevé et les salaires faibles. Le crédit est minimal depuis 2008. Enfin, la politique de rigueur, qui mécontente l'opinion, la trop lente marche des réformes qui contrarie l'Union européenne, et la fragilité des institutions issues de l'effondrement des anciennes dictatures exigent du personnel politique une constance et une abnégation exceptionnelles et de l'ensemble de la société, un esprit de sacrifice et un consensus comme il en existe parfois dans les heures noires de l'Histoire.
On doit donc s'attendre à une croissance très faible dans les années qui viennent, mais on doit aussi saluer le fait que les politiques menées depuis 2005 ont conduit à diminuer en partie la vulnérabilité de l'économie et surtout à stabiliser les fondamentaux.
Quand la Roumanie a rejoint l'Union européenne, comme il a été dit, le pays de la Logan a connu une forte croissance préparée par l'affluence des capitaux pendant la phase de négociation (le même phénomène était perceptible en moins grande intensité en Bulgarie). A cette période d'euphorie a succédé la crise qui, dans sa brutalité, a remis en cause ce fragile développement économique dans les deux pays.
Outre les soutiens ponctuels liés à la crise, les deux pays reçoivent de l'Union européenne des fonds structurels dont l'importance économique n'est pas négligeable.