IV. VERS UNE NOUVELLE AGRICULTURE ?

Les limites de la Révolution verte paraissent de plus en plus entrer dans les débats sur l'agriculture de demain, ce qui conduit à proposer des solutions alternatives qui, à leur tour, posent chacune des problèmes.

Le surpompage de l'eau des nappes phréatiques ou fossiles, les pollutions de l'eau communiquées aux organismes (arsenic, pollutions chimiques, hydrocarbures...), les pollutions agricoles via les engrais, les épidémies animales (oiseaux, porcs) amplifiées par la concentration des productions, dans leur probabilité et dans leurs conséquences, la progression d'une agriculture destructrice des espaces forestiers entraînant des bouleversements des écosystèmes susceptibles de détruire les possibilités de l'agriculture locale (ex : changement du régime pluvial) mais aussi d'affecter l'environnement mondial, sont autant de problèmes attribués, peut-être avec quelque excès parfois, à la Révolution verte.

S'ajoutent des problèmes déjà évoqués :

- la destruction des sols et l'érosion liés à l'utilisation des techniques de travail du sol mis à nu pendant des périodes longues où il est vulnérable ;

- la contribution de l'agriculture à l'effet de serre (1/3 des émissions de gaz à effet de serre) causées par la déforestation par brûlis, le labour qui accélère la production de dioxyde de carbone par la faune du sol, l'irrigation des sols qui produit du méthane, l'utilisation d'engrais azotés et les émissions de méthane par les ruminants ;

- l'érosion de la biodiversité notamment du fait de la réduction à une centaine des espèces consommées par les sociétés humaines.

Face à ces limites, la « communauté » des spécialistes de l'agriculture (producteurs, fournisseurs, savants...) est loin d'être unanime :

- la détermination précise des questions de soutenabilité n'est nullement achevée ;

- les réponses aux problèmes évoqués sont diverses et contradictoires.

Cette situation n'a rien de choquant étant donné les difficultés posées par les questions abordées.

Mais, il est beaucoup plus regrettable que ces débats ne soient pas systématiquement organisés.

Aux niveaux nationaux, des pays disposent d'institutions à cet effet. Elles sont régulièrement contestées notamment au nom des conflits d'intérêts qui peuvent fragiliser leur crédibilité.

Mais, tous les pays ne disposent pas de telles institutions. C'est pourtant un problème mondial qui est ainsi posé même si ce problème se décline différemment dans le cadre de chaque espace national, en fonction des niveaux et des modalités du développement agricole. Il existe bien sûr des institutions plus ou moins mondiales qui prennent en charge les problèmes ici évoqués. Ainsi des grandes institutions du développement agricole avec, par exemple, le CODEX alimentarius.

Mais, outre les problèmes de crédibilité de ces instances, se pose celui de l'intégration des dimensions nécessairement plurielles des questions que posent les modalités du développement agricole.

Une institutionnalisation nationale et internationale plus aboutie devra être entreprise pour piloter un système alimentaire dont la complexité déjà très élevée se renforcera certainement dans le futur dans un contexte où les interdépendances iront grandissantes.

Si, selon une expression heureuse, « la mondialisation est déjà dans nos assiettes » nous avons tout intérêt à ce que la mondialisation agro-alimentaire soit nettement mieux organisée.

Sous le bénéfice de ces observations, qui devraient inciter notre haute assemblée à évaluer systématiquement les institutions existantes pour traiter ces problèmes, dans notre propre pays mais aussi dans le monde, il est généralement admis que les voies d'une élévation des rendements sont diversifiées.

Elles vont des plus « technologiques » aux plus « artisanales » en passant par l'extension des pratiques de la « Révolution verte ».

Votre rapporteur n'est pas agronome et l'objet du présent rapport n'est pas de rendre compte en détail des discussions techniques et encore moins d'évaluer les différentes options mises en débat. L'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques qui a déjà beaucoup apporté de ce point de vue sur des questions particulières pourrait très utilement reprendre globalement ces questions.

On se bornera ici à indiquer quelques unes des trajectoires envisagées et à formuler quelques observations à leur propos.

L'un des enseignements majeurs sur lequel il faut appeler l'attention est qu'il n'existe apparemment aucun modèle universel susceptible de s'imposer lorsqu'on se place sur un terrain normatif pour au moins deux raisons :

- chaque situation agricole paraît réclamer la poursuite d'une logique propre ;

- chaque « modèle » présente des défauts.

Ces observations devraient avoir des prolongements pratiques dans un « monde agro-alimentaire » idéal.

Pourtant, ce monde n'existant pas, sauf à le créer, ce que votre rapporteur appelle de ses voeux, il faut considérer la dynamique du système. Celle-ci pourrait bien se traduire par des solutions allant à rebours des évolutions souhaitables.

A. LES VOIES D'UNE AMÉLIORATION DES RENDEMENTS SONT PLURIELLES

1. Une « super-Révolution verte » est-elle réaliste ?

Une super-Révolution verte consisterait à accroître le potentiel génétique des plantes pour obtenir plus de rendement et à mettre en place des conditions de production permettant l'expression de ce potentiel.

Son horizon est encore assez indéterminé mais il comporte toute la gamme des progrès techniques, de l'ensemble des biotechnologies au recours à l'agriculture « high tech ».

Les biotechnologies incluent évidemment les organismes génétiquement modifiés qui n'en sont cependant qu'une des composantes.

Le développement des biotechnologies est un pari de plus en plus tenté dans le monde et les OGM sont largement diffusés.

Le soja transgénique est la culture la plus répandue avec 52 % des surfaces utilisées, représentant 75 % de la production mondiale. Il est suivi par le maïs, le maïs transgénique occupant un quart des 188 millions d'hectares consacrés dans le monde à cette céréale.

La formidable expansion des cultures génétiquement modifiées

L'utilisation des cultures génétiquement modifiées a considérablement progressé depuis la fin des années 90.

En 1996, 6 pays recouraient aux OGM, 18 en 2003 et 25 en 2009. Les pays où la surface concernée dépasse le million d'hectares sont : les États-Unis, le Brésil, l'Argentine, l'Inde, le Canada, la Chine, le Paraguay et l'Afrique du Sud.

Principaux pays de production de cultures génétiquement modifiées en 2009
(en millions d'hectares)

États-Unis

64

Brésil

21,4

Argentine

21,3

Inde

8,4

Canada

8,2

Chine

3,7

Paraguay

2,2

Afrique du Sud

2,1

En Europe, la République tchèque, le Portugal, la Roumanie, la Pologne, la Slovaquie et l'Allemagne arrivent en tête.

Les surfaces plantées en cultures transgéniques ont augmenté rapidement passant de 1,7 à 134 millions d'hectares entre 1996 et 2009. Aujourd'hui 9 % des terres cultivables sont vouées aux cultures OGM.

Les OGM ne sont qu'une des techniques de la sphère en expansion des biotechnologies.

Ils correspondent à un processus consubstantiel à l'agriculture la sélection des semences, avec toutefois des particularités évidentes. D'autres méthodes traditionnelles, ou plus récentes, la mutagenèse, les hybrides FI ou la polyploïdisation, revendiquent parfois des effets analogues aux OGM comme la tolérance aux herbicides ou la résistance à des ravageurs. Ils ne font pas l'objet d'une surveillance sanitaire ou environnementale égale à celle prévue pour les OGM alors même qu'ils peuvent poser des problèmes similaires.

Cette différence de réglementation pourrait ne pas durer.

Sous l'angle du présent rapport, il n'est pas question de trancher les débats sur les risques sanitaires et environnementaux des biotechnologies.

Les questions qu'on souhaite aborder sont de savoir si la diffusion des biotechnologies peut contribuer à la résolution de l'équation alimentaire et, plus précisément, si elle peut favoriser la mise en oeuvre effective du droit à l'alimentation.

D'un point de vue économique, les biotechnologies représentent a priori une source de gains de productivité agricole. La productivité par hectare est censée augmenter du fait de leur usage tout comme elle augmente lorsqu'on emploie des semences adaptées ou des intrants classiques (engrais, phytopharmaceutiques...).

Mais cet effet de productivité est-il pour autant synonyme d'une augmentation de la production agricole ? Telle est la question. Plusieurs scénarios doivent être envisagés :

- un accroissement de segmentation de l'offre agricole, avec une distribution des progrès de productivité inégale, la diffusion du progrès technique pouvant évincer du marché des producteurs qui n'en bénéficient pas ; cette hypothèse correspond à des effets classiques des chocs technologiques ;

- les biotechnologies peuvent augmenter la productivité en volume mais sans pour autant que cela se répercute sur la productivité en valeur des exploitations si le coût d'accès aux biotechnologies augmentent plus que les prix agricoles, évolution d'autant plus probable que les fonctions de production seraient irréversibles ;

- enfin, un scénario de diffusion n'est pas à exclure, mais il est plus que probable qu'il s'accompagne de tous les effets usuels des chocs technologiques.

Selon divers points de vue, l'accroissement du potentiel génétique semble de plus en plus difficile avec le temps.

Obtenir les meilleures conditions possibles de rendement est encore plus délicat : une agriculture à hauts rendements exige un accès permanent aux parcelles pour apporter les corrections nécessaires, ce qui est techniquement problématique et très coûteux en personnel.

Comme on l'a indiqué précédemment, l'augmentation de la productivité naturelle a un coût technique qui peut être fortement croissant. Une augmentation des revenus des agriculteurs paraît constituer un préalable si elle passe par l'élévation du potentiel. Par ailleurs, certains dispositifs techniques56(*) sont plus envisageables pour les petites cultures que pour les grandes.

2. L'agriculture raisonnée ?

Les objectifs de l'agriculture raisonnée sont de limiter les excès de la Révolution verte. Ses moyens consistent à baisser le niveau d'intensité d'utilisation des intrants. Ce faisant, on perd de vue l'objectif de maximisation du rendement/hectare en lui substituant un objectif d'élévation du revenu/hectare à travers une baisse des charges d'exploitation.

L'agriculture raisonnée n'est pas destinée à augmenter les rendements ainsi que l'évaluation du plan « Eco-phyto 2018 » l'a montré. Son adoption suppose une extension des surfaces cultivables dont la faisabilité ne paraît pas condamnée par les disponibilités en erres arables mais peut poser d'autres problèmes environnementaux. D'un point de vue économique, et social des questions cruciales doivent être mentionnées :

- toutes celles qui entourent la mobilisation de nouvelles terres notamment la question foncière des droits de propriété ;

- la réalité d'une maximisation du revenu par hectare qui ne paraît pas acquise dans toutes les configurations d'agriculture raisonnée envisageables (v. à ce propos les analyses du plan « Eco-phyto 2018 »).

Son réalisme aussi dans la mesure où la mobilisation de nouvelles terres suppose d'exploiter des surfaces plus incertaines au regard de leurs rendements ce qui peut s'accompagner d'une élévation de la consommation d'intrants afin de trouver dans les processus d'artificialisation des assurances que la nature offre plus chichement.

3. La mise en oeuvre d'une Révolution doublement verte ?

M. Michel Griffon s'est fait le promoteur en France d'une Révolution doublement verte dans un scénario fondé sur l'écologie et l'équité consistant à développer l'agriculture des pays en développement.

Il s'agit d'un scénario alternatif à celui qui consiste à faire dépendre l'alimentation des agricultures les plus productives, en résolvant le problème de la pauvreté séparément.

Les efforts à entreprendre varient selon les régions du monde :

En Asie, alors que les rendements sont déjà élevés, l'effort productif devrait être très important et pèserait sur des petits exploitants familiaux dépendant des prix et des subventions.

En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, les possibilités varient entre la petite agriculture et les grandes exploitations ; alors que la production devrait être multipliée par 2,5 on ne peut compter sur des progrès de productivité qui seront trop faibles.

En Amérique latine, qui devra doubler sa production, il y a d'importantes réserves de terres mais le danger est de poursuivre le gaspillage des écosystèmes tropicaux forestiers.

Selon Michel Griffon, en simplifiant, il y a sept cas types où il faut trouver de nouvelles solutions technologiques à caractère générique :

- les zones d'irrigation marquées par la Révolution verte qui se situent dans les tropiques et les régions méditerranéennes,

- les zones périurbaines de maraîchage, de polyculture et d'élevage intensif dans les tropiques et la Méditerranée,

- les zones de culture et d'élevage tropical de type sahélien,

- les zones de culture et d'élevage tropical de savane,

- les zones de culture et d'élevage du tropique, d'altitude et de pentes,

- les grandes cultures des régions méditerranéennes,

- les zones de forêt tropicale humide évoluant vers l'agriculture ou l'élevage après déforestation.

Il faut évidemment croiser ces situations « physico-techniques » types avec les contextes sociaux et économiques : jardins et micro-exploitations, petites et moyennes exploitations, grandes cultures et c'est sur ces bases qu'il faut rechercher des solutions.

Le concept de « Révolution doublement verte » n'est pas fondé sur le refus des intrants chimiques, ni des OGM même s'il conduit à en limiter l'usage.

Il repose sur les séquences suivantes :

l'accroissement des rendements (doublement en 20 ans) ;

- dans de nombreuses situations écologiques (et pas seulement comme pour la Révolution verte dans les zones du tropique humide) ;

- d'une façon non néfaste pour l'environnement ;

- auprès des populations en risque de sous-alimentation (populations pauvres) ce qui oblige à privilégier les techniques peu onéreuses ;

- en recherchant par priorité les potentialités des milieux, puis seulement ensuite le recours aux intrants artificiels.

Ses promoteurs sont principalement, en France, le CIRAD et le CGIAR (Consultative Group for International Research) au niveau international. Ses fondements théoriques sont constitués par la théorie de la viabilité développée par M. Jean-Pierre Aubin.

Gérer la viabilité des systèmes alimentaires, c'est gérer la relation entre les écosystèmes et les sociétés dans le but principal d'assurer la sécurité alimentaire et, à cet effet, d'abord conduire une trajectoire qui assure la réalisation de l'objectif souhaité (une alimentation suffisante et saine pour tous) et qui réduit les risques écologiques, économiques et sociaux.

Ce mode de gestion n'est donc plus caractérisé par la seule recherche d'un maximum, mais par la recherche d'un niveau de satisfaction de l'objectif sous contrainte d'assurer l'entretien permanent des flux du système. Il faut éviter d'outrepasser les frontières de viabilité, ce qui oblige à réfléchir dans le cadre des stratégies de résilience, notamment par la mise en place de procédures de protection, d'esquive, d'endurance, de réparation et de diversification dans les différents champs que sont le champ de l'écologie, celui de l'économie et des relations sociales.

Exemples de domaines de viabilité dans le champ écologique, économique et social
à partir des composantes du concept de viabilité

Source : « Nourrir la planète » Michel Griffon

La « Révolution doublement verte » implique un changement de paradigme vers lequel cependant on peut aller à petits pas.

Comparaison des principes fondateurs de la révolution verte
et de la révolution doublement verte

Principes de la Révolution verte

Principes de la révolution
doublement verte

Artificialisation la plus complète possible du milieu naturel

Inscription des systèmes productifs dans le cadre des écosystèmes

Utilisation des intrants en forçage du système de production

Recherche d'un équilibre biogéochimique entre intrants et extrants

Spécialisation des productions et standardisation des techniques

Diversification des productions

Protection absolue de la production et éradication des maladies et des ravageurs

Gestion du pathosystème en vue de la contention des envahisseurs

Source : « Nourrir la planète » Michel Griffon

À ces différences de principe correspondent des pratiques différentes dont le tableau ci-dessous donne des exemples dans divers domaines.

Comparaison des pratiques selon qu'elles s'inscrivent
dans la tendance Révolution verte ou dans la tendance révolution doublement verte

Fonctionnalité

Tendance Révolution verte

Tendance révolution doublement verte

Compétition entre plants pour la lumière et l'espace

Éradication de la végétation antérieure.

Installation d'une sole cultivée monospécifique.

Utilisation d'herbicides pour privilégier la plante cultivée.

Conservation d'une partie de la végétation (agroforesterie) ou installation de cultures associées (ou en mélange).

Valorisation de la complémentarité des espèces végétales.

Utilisation de l'allélopathie.

Structuration du sol : obtention d'une structure meuble pour l'installation racinaire

Labour et préparation d'un lit de semence approprié (structure fine de surface).

Apports d'amendements : calcaire, fumure de fond.

La dégradation de la biomasse par la faune (vers en particulier), la microfaune et microflore du sol crée une structure meuble dans les horizons supérieurs.

Utilisation de plantes ayant des propriétés structurantes.

Fertilisation minérale : apport des minéraux nécessaire

Apport de phosphates, de potasse, d'engrais azotés, de compléments en micronutriments.

Recyclage de la plus grande partie des nutriments apportés par la biomasse végétale précédente et par la biomasse animale et microbienne.

Utilisation des ressources de la roche mère.

Utilisation des minéraux issus de symbioses microbiennes (azote, phosphore).

Fertilisation organique : nutrition des plantes, structuration du sol

Apports éventuels de fumiers.

Recyclage le plus large de la biomasse.

Apport de fumiers et litières.

Apport de compost.

Tolérance de l'agro-écosystème à la sécheresse

Adaptation du milieu : irrigation.

Amélioration variétale.

Maintien de l'humidité par la couverture du sol : par des strates de végétation superposées (agroforesterie) ou des mulchs et plantes de couverture vivantes.

Amélioration variétale.

Irrigation d'appoint.

Tolérance des plantes au sel

Amélioration variétale.

Plantes de bioremédiation.

Amélioration variétale.

Gestion de l'eau

Irrigation de substitution : utilisation maximale pour garantir des rendements élevés.

Stockages à différentes échelles, en particulier dans les sols (cf. couverture du sol).

Irrigation d'appoint en cas de besoin (économie d'eau).

Entretien du microclimat

Dans cette conception, ce n'est pas un objectif.

Aménagement du paysage pour conserver l'humidité et éviter des perturbations de flux atmosphériques non désirés.

Pollinisation

Risques d'atteintes aux pollinisateurs par les insecticides ; cas de pollinisation manuelle en arboriculture.

Entretien et protection des pollinisateurs.

Gestion des maladies et ravageurs : envahisseurs biologiques

Insecticides, fongicides, bactéricides, nématicides.

Résistances biologiques des plantes par sélection.

Lutte biologique.

Résistances biologiques par sélection.

Lutte intégrée.

Gestion de la diversité biologique pour les espèces et l'écosystème

Ce n'est pas un objectif dans ce cadre.

Aménagement du paysage pour maintenir les espèces et les fonctionnalités biologiques locales : haies, couloirs, zones humides, bandes enherbées...

Alimentation des animaux d'élevage

Apports calculés pour une croissance maximale.

Hormones de croissance

Pas de forçage sur la vitesse de croissance.

Santé animale

Protection a priori sur une base de vaccins et médicaments (antibiotiques entre autres).

Approche écologique de la santé : bien-être animal, faible densité, alimentation équilibrée...

Interventions médicales subsidiaires.

Synergie agriculture élevage

Non recherchée dans ce cadre : spécialisation agriculture ou élevage.

Recherche des synergies : apport en travail, en fumure, en épargne sur pied, en diversification des moyens d'existence ; mais utilisation d'une partie de l'espace pour l'alimentation.

Potentialités génétiques des plantes et animaux

Recherche de potentialités élevées sur un petit nombre d'espèces, variétés et races de caractères nouveaux.

Recherche de diversité d'espèces et races, et de rusticité (résistances) propre au milieu local.

Intégration sur ces variétés et races de caractères de productivité.

Gestion du temps

Mécanisation pour raccourcir le temps de chaque intervention.

Tendance Just in time.

Détente du calendrier des interventions.

Gestion des risques

Maîtrise poussée du processus de production.

Recours à des assurances (marchés financiers).

Utilisation en priorité des capacités de résilience écologiques et économiques du système.

Source : « Nourrir la planète » Michel Griffon


* 56 On peut en mentionner plusieurs techniques : satellites ; caméras à réflectance qui captent les radiations des plantes et permettent d'analyser des besoins en nutriments...