2. Une formation ne ciblant pas les personnes les plus fragiles au regard de l'emploi
En dépit des dispositifs déjà mis en oeuvre, on déplore toujours en France le faible accès à la formation des personnes bénéficiant de contrats temporaires (voir supra Titre I).
De même, le constat d'un accès problématique des chômeurs à la formation est récurrent. En dernier lieu, un rapport sur « La formation professionnelle des demandeurs d'emploi » destiné au Secrétariat d'Etat chargé de l'emploi 306 ( * ) relève que « l'orientation et la concrétisation du projet de formation du demandeur d'emploi doivent être accompagnées et s'inscrire dans un processus responsabilisant et de confiance », « la réussite de l'action de formation [étant] largement conditionnée par la prise en charge en amont et en aval du demandeur d'emploi ».
D'après le même rapport : « Les situations de rupture, d'abandon de parcours sont fréquentes, ce qui génère de l'insatisfaction de la part du demandeur d'emploi, le cas échéant de son entreprise d'accueil et de l'organisme de formation. Elles sont liées à la complexité des dispositifs d'orientation et d'accès à la formation, au grand nombre d'interlocuteurs, à des délais trop longs et à un manque de confiance entre acteurs ».
D'une façon générale, en raison d'une forte parcellisation d'acteurs au surplus mal coordonnés, la stratégie nationale de formation professionnelle des adultes demeure largement indéfinie. La Cour des comptes 307 ( * ) estime ainsi que, « plutôt que d'offrir un droit indifférencié à une formation différée, qui n'est pas toujours exercé par les bénéficiaires, il convient que les acteurs de la formation conjuguent leurs efforts afin d' identifier et de former prioritairement les publics dont la situation sur le marché du travail est la plus fragile » , s'agissant aussi bien des chômeurs, des personnes bénéficiant de contrats temporaires que de salariés bénéficiant d'un CDI dans un secteur dont les difficultés sont prévisibles .
Une des trois recommandations finales de la Cour des comptes consiste du reste à « Créer les conditions d'une stratégie coordonnée en matière de formation tout au long de la vie ».
* 306 Rapport commandé par M. Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat chargé de l'emploi, à un groupe de travail présidé par Jean-Marie Marx, directeur général d'AGEFAFORIA et ancien directeur général délégué de l'ANPE, et remis en janvier 2010.
* 307 Rapport public thématique « La formation professionnelle tout au long de la vie », septembre 2008.