III. UNE MALADIE GRAVE
Le nombre d'obèses a doublé au cours des 20 dernières années aux Etats-Unis et en Europe. Il a même triplé en ce qui concerne les enfants obèses. L'obésité affecte actuellement 32 % de la population adulte aux Etats-Unis, soit 72 millions d'habitants. Parmi ceux-ci, 11 millions, c'est-à-dire 5 % de la population, ont une obésité morbide avec un index de masse corporelle supérieur à 40.
Aux Etats-Unis, le nombre de décès par an attribués à l'obésité est estimé à 300.000. La diminution de l'espérance de vie pour les personnes dont l'indice de masse corporelle est compris entre 30 et 40 est estimée entre 2 et 5 ans ; elle serait comprise entre 5 et 20 ans pour les obèses morbides (indice de masse corporelle supérieur à 40).
Ce phénomène n'est pas limité aux pays occidentaux. L'incidence de l'obésité, et notamment de l'obésité morbide, augmente de manière impressionnante également en Amérique du Sud, au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est, en Inde en Chine.
L'obésité est un phénomène complexe dont les déterminants sont multiples et les mécanismes physiologiques encore mal connus. En revanche, parce qu'elle se voit, elle est souvent réduite par l'opinion publique à son aspect esthétique.
Or, l'obésité est une maladie grave en raison des pathologies qui lui sont associées, de la stigmatisation dont souffrent les personnes obèses, de l'évolution préoccupante de cette maladie et des coûts qu'elle induit pour le système de santé.
A. DE PAR LES COMPLICATIONS QU'ELLE ENTRAÎNE
Comme le fait remarquer l'Organisation mondiale de la Santé dans son rapport de 1997 : « Les conséquences de l'obésité pour la santé sont nombreuses et variées, allant d'un risque accru de décès prématuré à plusieurs maladies non mortelles mais débilitantes 12 ( * ) ayant des effets indésirables sur la qualité de la vie. L'obésité est également un facteur de risque important de maladies non transmissibles, tels que le diabète de type 2, les pathologies cardio-vasculaires et certains cancers, et est associée dans bon nombre de pays industrialisés à divers problèmes psychosociaux. L'obésité abdominale est particulièrement inquiétante, puisqu'elle est associée à des risques plus importants qu'une répartition plus périphérique de la graisse ».
1. Obésité et cancer
Désormais, les liens entre l'obésité et certains types de cancer sont clairement établis.
Selon le dernier rapport du World Cancer Research Fund/American Institute for Cancer Research de 2007, il existe une relation convaincante entre d'une part le surpoids et l'obésité et, d'autre part, le cancer de l'oesophage, du pancréas, du colon, du rectum, de l'endomètre, du rein et du sein (pour la femme ménopausée).
L'obésité est un facteur de risque d'autant plus important pour le développement de certains cancers qu'elle apparaît tôt et que la durée de vie des personnes obèses augmente.
L'excès pondéral est associé à un mauvais pronostic du cancer du sein, surtout après la ménopause, à la fois en favorisant des cancers plus agressifs, mais également par un effet propre sur le risque de récidive.
Ainsi, il a été prouvé que la récidive du cancer du sein pouvait être limitée par une diminution de poids. Il convient néanmoins de remarquer que l'étude WINS qui a permis ce constat a imposé une réduction drastique de la part lipidique dans l'alimentation (20 % des apports journaliers).
* 12 Selon l'OMS, il s'agit de difficultés respiratoires, de problèmes ostéo-articulaires chroniques, de problèmes cutanés et d'infécondité.