V. L'ÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE
A. LE MARCHÉ TRANSATLANTIQUE DES ÉQUIPEMENTS DE DÉFENSE
La commission technique et aérospatiale alerte régulièrement l'Assemblée européenne de sécurité et de défense sur le rapport de force défavorable aux européens au sein du marché transatlantique des équipements de défense. Si la différence d'échelle peut justifier cette situation, l'Europe doit cependant améliorer la qualité de son offre. Le vieux continent doit, à cet égard, rationnaliser et standardiser ses capacités dans ce domaine si elle entend à terme rivaliser avec les États-Unis. Les propositions de Washington en vue d'assouplir la réglementation ITAR (régulation du trafic international d'armes) devraient profiter aux entreprises américaines et ne pas contribuer à inverser la tendance observée.
Après soixante ans de coopération, les États-Unis demeurent le premier fournisseur extérieur de l'Europe en matière d'armement. L'achat à l'extérieur demeure l'option la moins coûteuse pour les Européens. Elle n'est cependant pas sans risque en ce qui concerne l'autonomie opérationnelle. Elle conduit parallèlement à raréfier l'investissement européen en matière de défense, accentuant un peu plus le déséquilibre observé.
L'Assemblée invite en conséquence l'Union européenne a renforcer le rôle de l'Agence européenne de défense, en lui octroyant notamment un cadre budgétaire pour trois ans et en lui permettant de la sorte d'agir avec le maximum de souplesse. L'Europe doit concentrer ses efforts dans trois directions : interopérabilité, projection et mobilité, domaines dans lesquels son équipement de défense souffre du plus de lacunes. Elle doit parallèlement promouvoir les intérêts de ses entreprises de défense sur le marché américain.
B. LA COOPÉRATION EUROPÉENNE DANS LE DOMAINE DES HÉLICOPTERES MILITAIRES
Rappelant l'importance des hélicoptères sur les théâtres d'opérations afghan ou africain, la commission de la défense constate les lacunes quantitatives et qualitatives enregistrées en la matière depuis dix ans. Elle relève parallèlement une certaine réticence des États à partager leurs équipements lors d'interventions multinationales. L'Union européenne compte ainsi 1 735 hélicoptères de 22 types différents mais seuls 6 à 7 % d'entre eux sont déployés lors d'opérations extérieures. A cet égard, la commission relève qu'un quart des États membres de l'Union européenne possède 70 % du parc européen, 50 % des appareils seulement étant disponibles et opérationnels.
La question du transport héliporté des troupes et du matériel pose actuellement le plus de difficultés aux gouvernements. Ceux-ci ont cherché à y répondre en multipliant les achats tout en mettant enfin en oeuvre une véritable politique de coopération avec leurs alliés. Celle-ci concerne la formation et l'entraînement des équipages mais également le rodage d'appareils à l'instar des Mil Mi-17.
Le texte adopté par l'Assemblée invite les gouvernements à poursuivre leurs efforts dans cette voie en visant notamment le lancement d'un véritable programme européen d'hélicoptère de transport lourd, possibilité pouvant être laissée de conférer une dimension transatlantique à ce programme. Un soutien doit également être apporté à l'industrie européenne des hélicoptères militaires européens. La recommandation insiste enfin sur la nécessaire amélioration du taux de disponibilité des hélicoptères de transport pour les opérations extérieures européennes.