CONCLUSION
A l'issue de trois mois d'investigations enrichis par de nombreuses auditions et de déplacements qui lui ont permis à la fois de constater concrètement la situation sur place mais aussi de tirer profit de l'expérience de nos voisins néerlandais, votre mission a pu évaluer précisément la catastrophe causée par le passage de la tempête Xynthia sur le littoral atlantique. Phénomène météorologique exceptionnel, Xynthia a aussi été un douloureux révélateur des carences de notre pays dans l'anticipation du risque de submersion marine.
Les dramatiques inondations du Var témoignent malheureusement que la culture du risque fait encore défaut en France. Force est de constater, face à la répétition des catastrophes naturelles, que notre pays sera de plus en plus exposé à la survenance d'évènements naturels susceptibles d'avoir de très graves conséquences pour les populations. Parmi, les risques encourus, l'inondation est au premier rang des risques de catastrophes naturelles.
S'il est illusoire de poursuivre un hypothétique « risque zéro », en revanche il est possible de mieux anticiper le risque, de s'y préparer et de se donner les moyens de le gérer plus efficacement quand malheureusement il survient. C'est pourquoi votre mission a souhaité axer ses propositions autour d'une intégration effective de la culture du risque dans la gestion du littoral et a jugé nécessaire de promouvoir une approche globale du risque de submersion marine qui permette de prendre en compte de manière cohérente et complémentaire les différents volets de la gestion du risque.
La submersion marine présente une spécificité incontestable que le présent rapport met en évidence. Pour autant, une fois pris en compte cette spécificité, bon nombre des analyses développées par votre mission pourraient valoir également pour d'autres catastrophes naturelles que notre pays a dû subir. On pense particulièrement aux inondations qui ont frappé le département du Var.
Tout en veillant à prendre en compte les particularités inhérentes aux différents risques, c'est donc bien à un défi global que notre pays doit s'attaquer : celui de mieux appréhender le risque, de diffuser la conscience du risque dans l'ensemble de la population et de le gérer plus efficacement lorsqu'il survient malheureusement.
La faculté d'oubli des catastrophes est grande. C'est pourquoi il faut un engagement clair et sur la durée de l'État qui est au premier chef responsable de la protection des populations et des biens. Il faut aussi une action coordonnée et partenariale qui associe étroitement les collectivités territoriales, qui sont les mieux placées pour prendre en charge une gestion locale opérationnelle de proximité, mais aussi les acteurs économiques. Au-delà, c'est une sensibilisation de l'ensemble de la population qui doit être poursuivie pour que le risque ne soit plus subi mais au contraire anticipé. Tel est le défi majeur que nos politiques publiques devront relever dans les prochaines années pour que des catastrophes naturelles que Xynthia ou les inondations du Var ne produisent pas des conséquences aussi dramatiques.