2. L'intervention des moyens aériens
Pour le dispositif aérien, si les hélicoptères ont secouru 90 victimes, au cours de 92 heures de vol, dont la moitié de nuit, grâce à l'équipement en vision nocturne, il faut constater une insuffisance de moyens en hélicoptères au début de la catastrophe en Vendée, et surtout des défauts dans la coordination des appareils. La zone aéronautique couvrait deux départements et deux zones de défense, ce qui explique en partie ces difficultés.
La tempête Xynthia a mis en évidence une insuffisance de moyens dans la première phase de mobilisation en Vendée (un seul hélicoptère de la gendarmerie était disponible, avant la mobilisation de 4 hélicoptères de la sécurité civile et d'un hélicoptère de la marine nationale) alors qu'en Charente Maritime les moyens étaient suffisants (10 hélicoptères dont 5 de la sécurité civile, 4 des armées et 1 de la Gendarmerie), et une mauvaise coordination des hélitreuillages.
L'officier « aéro », originaire du SDIS de Charente-Maritime et chargé, depuis La Rochelle, de répartir les missions entre les hélicoptères, a, dans un premier temps, complètement ignoré la situation en Vendée. La zone aéronautique comportait à la fois deux départements et deux zones de défense, ce qui explique en partie cette défaillance. Le SAMU a par ailleurs engagé des moyens aériens sans en informer le commandement des secours.
Il apparaît donc nécessaire de mieux coordonner la phase aérienne des secours avec la nomination d'un coordinateur pour l'ensemble des moyens aériens sur la zone de sinistre.
Le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales, M. Brice Hortefeux, a indiqué, lors de son audition par la mission, que désormais, la coordination des moyens aériens sera systématique entre les trois niveaux, national, zone de défense et départemental.
La mission considère également que, lorsque deux régions sont touchées par une catastrophe, et a fortiori deux régions appartenant à des zones de défense différentes (les deux départements de Vendée et de Charente-Maritime relèvent de deux zones de défense, respectivement celle de Rennes et celle de Bordeaux), une coordination forte doit être réalisée afin de sortir des « cloisonnements administratifs ». Il convient de désigner un seul Préfet coordinateur. Récemment, le décret n° 2010-224 du 4 mars 2010 relatif aux pouvoirs des préfets de zone de défense et de sécurité est venu renforcer leur pouvoir sur les Préfets de région et instituer des mécanismes de droit administratif simplifiés. Ce décret doit encore être mis en oeuvre pour éviter tout dysfonctionnement dans la phase de secours.
Proposition n° 70 de la mission : Désigner un préfet coordinateur dans le cas des catastrophes impliquant plusieurs régions. |