2. L'occurrence croissante de phénomènes météorologiques extrêmes
La tempête Xynthia constitue un évènement naturel d'ampleur certes remarquable, mais qui n'a désormais plus rien d'exceptionnel, au regard de la multiplication des épisodes climatiques extrêmes , tels la tempête Klaus de 1999, la canicule de 2003 ou encore les récentes inondations du sud de la France.
Les phénomènes climatiques extrêmes vont à la fois devenir plus nombreux, et ils auront également un impact sur le trait de côte beaucoup plus fort.
Les scientifiques néerlandais ont calculé que l'augmentation du niveau de mer a une implication directe sur la multiplication de ces phénomènes météorologiques extrêmes. Une élévation de 50 centimètres du niveau de la mer ramène la période de retour d'un évènement centennal à une période décennale. Une tempête telle que Xynthia ne doit pas être considérée comme un évènement rarissime, mais plus comme une des illustrations probable de ce dérèglement climatique.
Surtout, les évènements climatiques extrêmes tels que Xynthia auront des conséquences plus grandes sur le littoral. Les prévisions du BRGM sont relativement inquiétantes. Selon l'organisme de recherche, « le changement climatique attendu devrait être à l'origine d'une accélération de la circulation atmosphérique, avec une fréquence plus élevée et une intensité accrue des tempêtes. (...) Les événements météorologiques extrêmes avec l'augmentation de la fréquence, de l'intensité et la modification des trajectoires des tempêtes et des cyclones ont une incidence directe sur l'amplitude et la propagation de la houle, l'intensité et la direction des courants, la fréquence et l'amplitude des surcotes. Ces différents phénomènes provoqueront une accélération de l'érosion des plages et des falaises, une extension des submersions marines temporaires ou permanentes en cas de rupture d'un bourrelet dunaire ou sur les zones côtières basses. (...) Dans les zones côtières, les risques d'inondation, d'érosion et de disparition de zones humides augmenteront considérablement, avec de lourdes conséquences pour les activités humaines, l'industrie, le tourisme, l'agriculture, et les habitats naturels côtiers ».