3. Conclusions et préconisations
Les données scientifiques sont donc peu nombreuses et votre rapporteur ne peut que le regretter .
Il n'y a guère d'indices de nocivité des champs électriques et magnétiques sur la faune et la flore sauvages, au contraire, les observations tendraient à montrer que les lignes forment des zones refuges ou des corridors pour certaines espèces .
Votre rapporteur recommande donc que RTE élargisse et réoriente ses partenariats . La coopération avec les riverains institutionnels et associatifs des ouvrages est nécessaire, qu'il s'agisse de naturalistes ou de chasseurs. Il serait néanmoins souhaitable d'acquérir une dimension plus scientifique aboutissant à des publications dans des revues à comité de lecture .
A cet effet, il conviendrait de nouer un partenariat plus large avec les établissements scientifiques compétents impliqués dans l'étude et la conservation de la biodiversité : le Muséum, les conservatoires botaniques nationaux en région, l'Institut national d'écologie et d'environnement (INEE) du CNRS, l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et l'Institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement (CEMAGREF).
Ces partenariats pourraient soit être formalisés dans un Comité national avifaune élargi à l'ensemble de la faune sauvage et aux partenaires qui s'y intéressent ou dans un organe ad hoc .
Ces partenariats scientifiques permettraient notamment de répondre à deux questions scientifiques :
- les champs ont-ils un impact sanitaire sur les populations animales et végétales sauvages ?
- quel est l'impact du dérangement du milieu provoqué par la présence d'une ligne à haute ou très haute tension ?
La réponse à ces questions est importante pour approfondir la question des effets des champs sur les organismes vivants et pour faire face aux demandes des riverains quand une ligne traverse ou est susceptible de traverser un milieu naturel voire une zone protégée .
Répliquant, précisant ou élargissant les observations déjà effectuées, ces études pourraient porter sur :
- l'impact des champs sur les populations d'oiseaux nicheurs sur les pylônes ou à proximité au niveau national,
- l'évaluation de l'impact des lignes sur les mammifères sauvages (mustélidés, rongeurs et ongulés),
- l'évaluation de l'impact des lignes sur les espèces de poissons pouvant être sensibles à des champs électriques très faibles,
- l'élargissement des inventaires floristiques à d'autres régions que l'Ile-de-France.