IV. LES IMPACTS POTENTIELS SUR L'ENVIRONNEMENT

Le second volet de la saisine de l'Office est l'évaluation des impacts potentiels sur l'environnement des champs électriques et magnétiques d'extrêmement basses fréquences émis par les lignes à haute et très haute tension.

L'Office a estimé que cet aspect de la saisine n'incluait pas le problème de l'intégration paysagère des lignes qui avait été le principal sujet du rapport de notre collègue Christian Kert, député, en 2001, portant sur l'apport des nouvelles technologies dans l'enfouissement des lignes électriques à haute et très haute tension.

Votre rapporteur abordera ici l'impact des champs sur la faune et la flore qu'elles soient sauvages ou domestiquées.

A. LA FAIBLESSE DES DONNÉES SUR LA FAUNE ET LA FLORE SAUVAGES

Très peu d'études semblent avoir été menées pour examiner un effet direct des champs sur la faune et la flore, par contre la littérature est plus riche concernant la mesure des impacts indirects de la présence d'une ligne.

1. La quasi absence de données scientifiques sur les effets potentiels directs des champs électriques et magnétiques

Malgré les recherches effectuées, votre rapporteur n'a pu trouver qu'un tout petit nombre d'études portant directement sur l'impact possible des champs électriques et magnétiques sur la faune et la flore sauvage.

a) Les oiseaux

La plus récente est une publication de 2009 (Dell'Omo, Comparative biochemistry and physiology ) portant sur le faucon crécerelle en Italie . L'auteur a observé que les oiseaux nichant sur les pylônes et, encore plus, les poussins étaient exposés pendant de longues durées à de forts champs et pendant une période très importante de leur développement (oeuf et avant envol). Une analyse comparative poussée a été réalisée de la mélatonine, des leucocytes, de la courbe de croissance et du taux de succès à l'envol. Aucun effet n'a été trouvé. Cette étude a cependant une portée statistique limitée car elle portait sur 44 nids dont 28 étaient exposés aux champs et 16 ne l'étaient pas. Elle confirmait cependant une publication précédente examinant l'effet de l'exposition de 0,2 à 20,44 uT de faucons crécerelle (Costantini et al. 2007).

L'auteur dans sa revue bibliographique faisait le bilan des différentes études réalisées sur les oiseaux sur le sujet. Elles sont contradictoires .

Plusieurs études américaines (Fernie et al., 1999, 2000, 2001 et 2005) ont porté sur le faucon crécerelle d'Amérique montrant certains effets variables selon l'âge, le sexe et la durée d'exposition, mais dans des conditions de laboratoires assez différentes de la vie naturelle.

En milieu naturel, il relevait quelques travaux portant sur le troglodyte familier, un passériforme, par comparaison de l'hirondelle bicolore (Doherty & Grubb, 1998) qui dénotaient une réduction de la taille du nid pour l'un, mais des oeufs plus gros et un moindre succès reproducteur pour l'autre. Une autre étude (Hamman et al., 2007) relevait une augmentation de la taille des oeufs chez la mésange bleue, mais une réduction chez la mésange charbonnière.

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