b) In vivo et in vitro
Face au doute mais à la faiblesse causale des études épidémiologiques, force est de se tourner vers les études en laboratoire pour tenter d'acquérir une certitude par la mise en évidence d'un mécanisme .
Malheureusement peu d'éléments sont à disposition, le SCENHIR relève notamment les études ci-dessous dans sont rapport de 2009.
Dans les années récentes (2005, 2008), les publications de Fedrowitz et Löscher portant sur des rats sont les plus souvent citées. Mais leur pouvoir probant est limité par leur non réplication et par le fait qu'ils n'ont obtenu d'impact de co-cancérogénicité que sur une souche de rongeurs bien particuliers : les rats Fisher 344. Ces animaux ont été exposés à un champ de 100 uT pendant 26 semaines, soit infiniment plus que les 0,3 à 0,4 uT qui ressortent des études épidémiologiques. Enfin, ces études ne portaient pas sur la leucémie mais sur le cancer du sein.
Une autre étude (Erdal, 2007) n'est pas non plus significative statistiquement et exposait les rats à des champs de 1mT, soit beaucoup plus, là aussi, que ce que relève l'épidémiologie.
In vitro , le même type de difficultés est rencontré. Les études menées sur la co-cancérogénicité des champs magnétiques d'extrêmement basses fréquences donnent quelques résultats positifs du fait d'actions sur certaines cellules (Cho 2007, Koyama 2008, Markkanen 2008) mais souvent à partir d'expositions aigües : 5 mT dans un cas, 0,1 mT dans un autre.
En 2010, nous ne sommes donc guère plus avancés qu'en 2002 , comme l'a résumé l'AFSSET : « En ce qui concerne de possibles effets à long terme, il existe une forte convergence entre les différentes évaluations des expertises internationales , qui se maintient dans le temps. Une association statistique entre exposition aux CEM EBF et leucémies infantiles a été observée par différentes études épidémiologiques. Ces études montrent une bonne cohérence entre elles. Elle est statistiquement significative pour une exposition résidentielle [...] supérieure à 0,3 ou 0,4 uT selon les études. Toutefois, à ce jour, les études qui ont été conduites pour déterminer un mécanisme biologique de cet effet n'ont pas été concluantes [...] Cette incapacité durable à identifier un mécanisme d'action biologique constitue un défi à la compréhension des questions soulevées par les résultats des études épidémiologiques. »