c) Informer plus et mieux
Pour dialoguer mieux, il faut assurément informer plus non seulement les élus mais aussi tous les citoyens.
(1) La création d'un site Internet de l'État sur les lignes à haute et très haute tension
Dans son rapport de 2010, l'AFSSET recommande « d'envisager la création d'un site Internet de vulgarisation sur le sujet des champs d'extrêmement basses fréquences, qui pourrait proposer notamment de visualiser des mesures de champs couplées à la localisation des lignes de transport d'électricité et favoriserait l'accès des citoyens français aux documents de l'expertise internationale les plus importants ».
Cette recommandation est assez surprenante car ce site existe, c'est le site Internet de RTE et ses déclinaisons locales. Toutes les informations utiles s'y trouvent et les citoyens peuvent ainsi disposer de presque tous les éléments.
Ce qui est problématique, c'est que ce site ne soit pas tenu par le ministère de la santé, celui de l'environnement ou celui de l'énergie . L'opérateur apparaît une nouvelle fois comme le seul porteur de l'information et de l'expertise suscitant, chez certains, doute et suspicion de partialité .
Les services de l'État doivent se réengager dans l'information du public. Les engagements de RTE en la manière ne pallie aucunement les obligations de l'État d'apporter une information impartiale, actualisée et fiable.
(2) Accroître l'information en direction des associations
Sans doute parce que RTE construit des ouvrages aériens dont la seule emprise au sol sont les pylônes et les postes de transformation, l'entreprise n'a-t-elle pas pris toute la mesure de la demande d'information suscitée par la construction des grands ouvrages .
En Mayenne, les associations rencontrées par votre rapporteur ont estimé que la concertation, les informations transmises et la manière dont elles étaient communiquées pour la construction de la ligne LGV étaient plus étendues et de meilleure qualité.
Comme votre rapporteur le détaillera dans la partie relative aux impacts sur l'environnement, RTE gagnerait à développer des partenariats scientifiques afin d'accroître les connaissances et de les diffuser.
Pour ces grandes infrastructures, les citoyens attendent désormais que soit effectué un « état zéro » avant travaux pour permettre d'évaluer l'impact a posteriori . Sans que cela soit nécessairement aussi complet que pour une infrastructure du type LGV, un état initial de la flore serait par exemple cohérent avec une demande d'inventaire scientifique une fois la ligne construite. La nature des sols surplombés par une ligne n'est sans doute pas complètement neutre dans la survenue ou non de problèmes électriques dans les élevages...
Plus généralement, on peut estimer que RTE n'a pas encore adopté une démarche assez inclusive et participative . Les associations professionnelles avec qui RTE négocie le passage d'une ligne semblent au fait du dossier mais ce n'est pas nécessairement le cas des autres qui dès lors dénoncent une « culture du secret » et des correspondants « hautains ».