3. Les nouveaux dispositifs d'accompagnement
Prenant acte des critiques émises à l'encontre des ZEP, le Gouvernement a revu les modalités de la politique de l'éducation prioritaire.
Afin qu'une véritable politique de lutte contre l'échec scolaire soit mise en place, 249 réseaux « ambition réussite » et « réussite scolaire » ont été créés et dotés de 1 000 enseignants et 3 000 assistants pédagogiques supplémentaires.
Ils regroupent, autour d'un collège, des écoles élémentaires et maternelles d'où proviennent ses élèves. Un comité exécutif comprenant les chefs des établissements scolaires est constitué afin de piloter l'éducation prioritaire dans le réseau. L'idée selon laquelle les initiatives locales menées en faveur des enfants défavorisés doivent être coordonnées, mais surtout pilotées localement, paraît excellente à la mission.
En outre, selon la circulaire n° 2006-058 du 30 mars 2006, un projet pédagogique sera formalisé à travers un contrat de réussite scolaire entre le réseau et les autorités académiques, qui définira les objectifs de programme d'enseignement.
La mission estime, à cet égard, que le contrat devrait explicitement fixer des objectifs chiffrés précis en matière de réduction de l'échec scolaire, notamment s'agissant des élèves issus de milieux défavorisés.
Par ailleurs, il est prévu que l'établissement signe une convention de partenariat avec une institution culturelle, un complexe sportif de haut niveau, un laboratoire d'université, un organisme de recherche ou une personnalité reconnue, ce qui devrait permettre, selon le ministère « d'insuffler un nouvel esprit en développant chez les élèves un sentiment fort d'appartenance et de fierté pour leur établissement et en donnant à chaque réseau une dimension d'excellence ». Cette initiative qui vise à sortir les ZEP de la stigmatisation convainc encore la mission. Le changement de dénomination des ZEP en zones « ambition réussite » a au demeurant le même objectif et paraît heureux, tant les aspects psychologiques sont un ressort essentiel de la réussite scolaire.
Toutefois, elle estime qu'il serait intéressant que cette convention de partenariat puisse être passée avec une entreprise implantée localement , avec laquelle des projets pédagogiques pourraient très utilement être montées.
La connaissance du monde de l'entreprise est, en effet, un facteur important dans la naissance des aspirations professionnelles des élèves, qui jouent elles-mêmes un rôle moteur dans l'implication scolaire.
Il est prévu que les enseignements supplémentaires affectés dans les réseaux puissent notamment prendre part aux programmes personnalisés de réussite éducative (PPRE), co-intervenir dans les classes et partager leur service entre le premier et le second degré. Cette façon de mettre à profit les postes supplémentaires est conforme au souhait de la mission selon lequel il ne suffit pas de baisser le nombre d'élèves par classe mais mener une politique spécifique et individualisée à l'égard des élèves en échec scolaire .
La personnalisation de la relation , à travers les PPRE et la prise en charge personnelle pendant le cours grâce au professeur co-intervenant dans la classe, et le suivi de la trajectoire particulière de l'élève par les professeurs intervenant dans le primaire et le secondaire et les comités exécutifs, sont autant d'avancées en faveur de l'intégration des enfants défavorisées aux parcours chaotiques.
Le programme personnalisé de réussite éducative vise à empêcher les redoublements : l'élève en difficultés est suivi à travers un livret de compétence tenu par les équipes pédagogiques, qui fixe les objectifs qu'il doit atteindre. Une aide individualisée lui est fournie pour lui redonner confiance. Ce soutien est utilement complété par un dispositif d'études accompagnées, qui sont dorénavant proposées quatre soirs par semaine dans les réseaux « ambition réussite ».
La mission accorde une grande importance à ces deux initiatives parce qu'elles permettront de suivre un élève dans la durée, et offriront à celui-ci une approche différente de l'école, en dehors du cadre habituel des heures de cours où ils ont pour l'instant échoué. Les assistants pédagogiques se consacreront notamment à l'aide aux devoirs. La mission considère que le défaut de cette politique est qu'elle ne soit pas généralisée à l'ensemble des établissements, dans lesquels des élèves en situation précaire sont également en difficulté.