2. Un effet de « vases communicants »
Tous les grands pays de l'OCDE (à l'exception de l'Espagne) qui, sous l'angle du poids des dépenses publiques sociales, sont situés au-dessous de la moyenne , sont, en revanche, au- dessus de la moyenne OCDE des dépenses sociales privées .
Pour les pays 29 ( * ) au-dessous de la moyenne des dépenses publiques sociales, le niveau moyen des dépenses privées de sécurité sociale s'élève à 5,4 points de PIB contre 3 points de PIB pour les pays au-dessus 30 ( * ) .
Ainsi il semble établi que, lorsque l'intervention collective en ce domaine est réduite , les agents recherchent auprès d'assurances privées la protection sociale que les systèmes publics ne leur fournissent pas en suffisance.
ÉCARTS À LA MOYENNE DES DÉPENSES
SOCIALES PAR CATÉGORIE
(PUBLIQUES / PRIVÉES) DANS QUELQUES
GRANDS PAYS DE L'OCDE - 2003
(EN % DU PIB)
Par rapport aux dépenses publiques
|
Pays |
Par rapport aux dépenses privées |
- 3,0 |
États-Unis |
+ 6,7 |
- 3,2 |
Australie |
+ 1,1 |
- 2,8 |
Canada |
+ 2,1 |
- 2,9 |
Japon |
+ 0,1 |
+ 0,2 |
Pays-Bas |
+ 4,5 |
3. L'inclusion des dépenses privées rapproche la situation des pays au regard du revenu national alloué à la protection sociale
a) Au niveau de l'OCDE
Au total, les écarts par rapport à la moyenne des dépenses sociales totales dans ces pays sont beaucoup plus faibles que quand on ne considère que les dépenses publiques .
Pour l'Australie, l'écart passe de
- 3,2 points à - 1,8 point ;
de - 2,9 points pour le Japon à
- 2,8 points et de - 2,8 points pour le Canada à
- 0,6 point.
Pour les États-Unis, l'écart change même de sens ; notablement au-dessous de la moyenne pour les dépenses publiques brutes de protection sociale, les États-Unis passent au-dessus (+ 3,9 points) de la moyenne pour l'ensemble des dépenses sociales .
Ainsi, la prise en compte des dépenses privées « homogénéise » les niveaux du revenu national consacré à la protection sociale .
b) Au niveau européen
Même s'agissant des grands pays de l'Union européenne, qui sont pourtant relativement homogènes du point de vue des dépenses publiques sociales, la prise en compte des dépenses sociales privées écrase les écarts, l'Italie seule faisant exception .
NIVEAU DE PROTECTION SOCIALE DANS QUATRE GRANDS PAYS
EUROPÉENS - 2003
(EN % DU PIB)
Pays |
Dépenses publiques |
Dépenses privées |
Total |
|||
% |
Écart à la moyenne |
% |
Écart à la moyenne |
% |
Écart à la moyenne |
|
France |
29,7 |
+ 3,5 |
2,7 |
- 1,0 |
32,4 |
+ 2,5 |
Allemagne |
29,4 |
+ 3,2 |
3,0 |
- 0,7 |
32,4 |
+ 2,5 |
Italie |
24,6 |
- 1,6 |
2,3 |
- 1,4 |
26,9 |
- 3,0 |
Royaume-Uni |
21,1 |
- 5,1 |
6,8 |
+ 3,1 |
27,9 |
- 2,0 |
Moyenne |
26,2 |
3,7 |
29,9 |
La hiérarchie des quatre grands pays européens est modifiée quand les dépenses sociales d'origine privée sont prises en considération . L'Allemagne prend la tête des quatre pays, à égalité avec la France, et le Royaume-Uni le troisième rang, reléguant l'Italie en queue de peloton.
Les écarts en termes de revenu national alloué aux dépenses sociales en ressortent très réduits, du fait de l'importance particulière des besoins sociaux couverts par des dépenses privées au Royaume-Uni .
* 29 Hors Irlande, Mexique et Corée.
* 30 Hors Pays-Bas.