d) Une mesure plus précise de l'enclavement par les indicateurs à l'échelle locale
Les indicateurs d'accessibilité actuels concernent en fait exclusivement la situation au départ du chef lieu de département.
Or, une telle méthode n'est pas adaptée à la recherche d'indicateurs d'accès aux équipements et services. En effet, comme la plupart des chefs lieux de département offrent des services et équipements, les indicateurs risquent de faire apparaître que pour le chef lieu de département, le niveau d'accès est satisfaisant et surtout que les écarts restent modérés.
Or, tel n'est évidemment pas le cas si l'on considère la situation au moins au niveau des chefs lieux d'arrondissement, voire des cantons, pour lesquels les inégalités sont beaucoup plus fortes 41 ( * ) .
Le suivi des évolutions de l'accessibilité à cette échelle permettrait d'observer les conséquences des éventuelles détériorations des réseaux secondaires tant routiers que ferroviaires.
C'est en étant ainsi complétés et précisés que les indicateurs d'accessibilité du territoire devraient être à même de permettre de définir les objectifs d'une politique de désenclavement. En fait, la plupart de ces indicateurs existent déjà au niveau technique, il convient désormais de leur donner une consécration politique . Il convient toutefois de souligner qu'une telle consécration ne peut se contenter de prendre la forme d'un chiffre ou d'une référence nationale unique fixée dans une loi ou dans un décret. En effet, par sa nature même, l'objectif d'accessibilité ne doit plus s'apprécier de façon abstraite mais au regard du contexte socio-économique, ainsi qu'à l'aune des perspectives d'évolution et des stratégies de développement proposées par les acteurs locaux pour répondre aux besoins des populations.
Pour ces raisons, vos rapporteurs ont estimé que les schémas régionaux abandonnés il y a quelques années, devraient sans doute être remis au goût du jour, dans le contexte nouveau créé par le Grenelle de l'environnement.
* 41 Ces inégalités ne concerneraient d'ailleurs pas seulement les services mais aussi les infrastructures de transports. Rappelons en effet que si la quasi-totalité des préfectures est desservie par une route à 2 fois 2 voies et une gare ferroviaire offrant un service régulier, tel n'est évidemment pas le cas pour les chefs lieux de cantons.