3. La déclinaison de la performance par les DRAC
Votre rapporteur spécial note que les DRAC doivent non seulement s'approprier plus complètement la démarche de performance, mais aussi la décliner dans leurs relations avec les institutions ou associations culturelles présentes sur son territoire.
Or il semble que cette problématique n'est pas évidente à mettre en oeuvre. Ainsi, les acteurs culturels s'inquiètent parfois des demandes des DRAC en matière de performance. L'une des DRAC visitées par votre rapporteur spécial lui a ainsi transmis les réticences des structures culturelles concernées : « L'objet même de la demande de vos services pose problème : en effet, à partir du tableau statistique élaboré par la direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles - DMDTS - sur l'activité déployée par la structure dans la saison passée, tableau qu'il nous faut renseigner chaque fin de saison, il nous a été demandé des extrapolations sur des prévisions 2008 (saison2007/2008) et une cible 2010 (saison 2009/2010).
« Or la construction de ce tableau ne se prête vraiment pas à une prospective à 3 ans, la nature artistique de notre activité rendant celle-ci fortement dépendante des subventions d'une part, et, pour des structures de création comme les CDN, des tournées, d'autre part. Or celles-ci sont tout à fait imprévisibles . La cible 2010 ainsi définie serait totalement arbitraire.
« Il nous paraît difficile , voire dangereux , de produire des données très incertaines dont, sans connaître l'usage qui pourra en être fait, nous pouvons penser qu'elles serviront d'une manière ou d'une autre de référence : il n'est pas innocent de transformer un outil statistique en outil de gestion.
« Aussi avons-nous décidé (...) de ne pas renseigner ce tableau cible 2010, et de vous proposer de travailler avec vos services sur des indicateurs et une méthodologie plus assurée, à mettre en oeuvre pour l'année prochaine ».
Il semble donc indispensable de soutenir les efforts de pédagogie en matière de performance dont les DRAC doivent faire preuve à l'égard des structures culturelles. Il serait bon qu'une réflexion se tienne sur ce sujet au niveau national, afin que des solutions coordonnées puissent être proposées dans toutes les DRAC. Il reviendrait ensuite à chacune d'entre elle de décliner au niveau régional, les modalités de contractualisation propres à assurer l'appropriation des enjeux de performance de la gestion publique par les acteurs locaux concernés.