2. La qualité des infrastructures de transport stimule l'économie
a) Les transports déterminent en partie la croissance économique
Dans un rapport récent du Conseil d'analyse économique, MM. Michel Didier et Rémy Prud'homme rappellent ce lien fort entre transports et croissance 11 ( * ) . Selon ces auteurs, toutes choses égales par ailleurs, augmenter la vitesse des déplacements de 10 % augmenterait la productivité et la production de près de 3 %.
De fait, l'amélioration de la qualité des infrastructures de transport, en termes de prix, de vitesse et de pertinence du maillage, renforce l'adéquation entre l'offre et la demande de biens et de services.
Dès lors, l'échange permet et favorise la spécialisation, qui conduit à son tour à des économies d'échelles et à des avantages comparatifs abaissant les coûts de production. L'échange intensifie la concurrence, élimine les rentes et stimule l'innovation. Bref, les études économiques attestent qu'en règle générale, la circulation des biens et des personnes engendre de la croissance 12 ( * ) .
b) Les transports accentuent l'attractivité économique des territoires
L'attractivité peut être définie comme la capacité à attirer les activités nouvelles et les facteurs de production mobiles -capitaux, travailleurs qualifiés- sur un territoire.
La France est régulièrement placée dans les premières positions mondiales des pays récipiendaires d'investissements directs étrangers (IDE), malgré une fiscalité élevée et un déficit d'image à l'étranger dans certains domaines. Cette performance s'explique en grande partie grâce à la qualité des infrastructures, notamment de transport.
Mais cet atout est menacé par le retard d'investissement accumulé depuis vingt ans.
* 11 Rapport du Conseil d'analyse économique, « Infrastructures de transport, mobilité et croissance », décembre 2007.
* 12 Il existe cependant quelques exceptions à ce principe. Des infrastructures de transport surdimensionnées sont une charge pour la collectivité, en particulier du fait de leur coût d'entretien. Lors de son audition par la mission d'information, le professeur Alain Bonnafous a ainsi estimé que les évaluations de l'intérêt socio-économique des infrastructures faisaient parfois apparaître des valeurs négatives.