7. Développer les pôles d'excellence rurale
Initiés par la loi du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux en vue de fédérer différents acteurs autour d'un projet territorialisé, les pôles d'excellence rurale (PER) mobilisent 235 millions d'euros de crédits de la part de l'Etat et permettent aux pouvoirs publics de soutenir, dans une fourchette de 300.000 à un million d'euros, jusqu'à 33 % des investissements, et même 50 % s'ils sont situés en zones de revitalisation rurale (ZRR).
Ils peuvent donc jouer un important rôle levier pour le développement de projets de filière, y compris dans le secteur ovin, puisqu'une de leurs thématiques -la valorisation des bio ressources- réserve une place majeure aux activités agricoles et agroalimentaires. Selon les informations transmises par le ministère en charge de l'agriculture, 5 des 379 pôles actuels, ci-après décrits, ont trait pour tout ou partie à l'élevage ovin.
LES CINQ PER RELATIFS À L'ÉLEVAGE OVIN
MAÎTRE D'OUVRAGE |
OPÉRATION PROJETÉE |
Pays du Rouergue occidental |
Rapprochement entre élevage de qualité et
pôles de transformation pour adapter et promouvoir la filière
viande, dont l'agneau fermier de l'Aveyron.
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Communauté de communes de Belle Île en Mer |
Augmentation de la production d'agneaux de la marque "agneaux de Belle-Île". Mise aux normes sanitaires de l'abattoir |
Syndicat mixte du pays Charolais-Brionnais |
Valorisation du territoire en permettant aux éleveurs
et aux entreprises de se développer à partir de la viande
charolaise en associant la viande ovine.
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Association PERLE excellence-baie de Somme |
Valorisation des activités traditionnelles,
commercialisation des produits
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Conseil général du Var |
Consolidation d'une filière courte gérée
par les éleveurs.
Développement de la vente directe des produits |
Vos rapporteurs n'ont pas été convaincus par la dynamique sensée être créée par ces pôles. Ceux-ci devraient rassembler l'ensemble des acteurs de la filière, privés comme publics ou semi publics, et non être centrés sur quelques uns d'entre eux seulement. De l'enseignement à la transformation, en passant par l'insémination et la génétique, la production, la fourniture de matériels ou l'abattage et la découpe, ce sont tous les maillons de la chaîne ovine qui devraient être mis en synergie pour créer un réel effet d'entraînement, qui puisse avoir des effets significatifs en termes de volume et de qualité.
De plus, la proximité des opérateurs permettrait d' économiser des coûts de structure et de transport conséquents . La spécialisation territoriale des naisseurs, engraisseurs et abatteurs rend nécessaire près de dix millions de déplacements d'animaux par an, pour un cheptel de brebis n'en comportant que six millions environ. Leur regroupement autour de pôles communs, quand bien même ils ne revêtiraient pas le statut d'« excellence rurale », contribuerait à réduire significativement ces coûts fixes.