ANNEXE 3 : COMMUNIQUÉS À LA PRESSE
LISTE DES COMMUNIQUÉS À LA PRESSE
DIFFUSÉS PAR LA DÉLÉGATION
Communiqué du 12 octobre 2006 : |
Parité en politique : la présidente de la délégation du Sénat aux droits des femmes s'inquiète du retard pris par le projet de loi. |
Communiqué du 24 novembre 2006 : |
Mmes Marie-Jo Zimmermann et Gisèle Gautier, présidentes des délégations aux droits des femmes de l'Assemblée nationale et du Sénat, s'associent à la « Journée européenne des Parlements unis pour combattre la violence domestique contre les femmes ». |
Communiqué du 6 décembre 2006 : |
Parité en politique : les recommandations de la délégation du Sénat aux droits des femmes. |
Communiqué du 14 décembre 2006 : |
Parité en politique : la présidente de la délégation du Sénat aux droits des femmes se félicite de la discussion d'un projet de loi au Sénat. |
Communiqué du 22 janvier 2007 : |
Violences au sein du couple : le Sénat fait le point sur l'application de la loi - Question orale avec débat le mardi 23 janvier 2007 au Sénat. |
Communiqué du 5 mars 2007 : |
Journée internationale de la femme : la délégation du Sénat aux droits des femmes organise une rencontre de sénatrices avec des lycéennes le jeudi 8 mars 2007. |
Communiqué du 22 mai 2007 : |
La présidente de la délégation aux droits des femmes se réjouit de l'annonce d'une conférence sociale sur l'égalité salariale entre les hommes et les femmes. |
Annexe 4 : Compte rendu de la rencontre avec des lycéennes organisée le 8 mars 2007
COMPTE RENDU
DE LA RENCONTRE DE SÉNATRICES AVEC DES LYCÉENNES
ORGANISÉE LE 8 MARS 2007
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A l'occasion de la Journée internationale de la femme , la délégation aux droits des femmes a organisé, le jeudi 8 mars 2007 , au Sénat, une rencontre de sénatrices avec une cinquantaine de lycéennes provenant de trois établissements situés dans le Val-de-Marne : les lycées Léon Blum et Antoine de Saint-Exupéry à Créteil, et le lycée Hector Berlioz à Vincennes, dans un objectif de sensibilisation à la citoyenneté et d'incitation à l'engagement en politique.
Ont participé à cette réunion : Mme Gisèle Gautier, présidente de la délégation aux droits des femmes (UMP, Loire-Atlantique), Mme Paulette Brisepierre, vice-présidente de la délégation (UMP, Français établis hors de France), Mme Janine Rozier, vice-présidente de la délégation (UMP, Loiret), Mme Joëlle Garriaud-Maylam, secrétaire de la délégation (UMP, Français établis hors de France), Mme Christiane Kammermann (UMP, Français établis hors de France), Mme Bariza Khiari (Soc, Paris), Mme Hélène Luc (CRC, Val-de-Marne), Mme Monique Papon (UMP, Loire-Atlantique) ainsi que M. Serge Lagauche (Soc, Val-de-Marne).
En préambule, Mme Gisèle Gautier, présidente , a rappelé que cette manifestation avait pour objet de donner aux jeunes filles l'envie de s'engager en politique, grâce aux témoignages apportés par des sénatrices appartenant à des générations différentes et provenant d'horizons politiques divers.
Elle a ensuite invité ses collègues à présenter brièvement leur parcours.
Mme Bariza Khiari a rappelé qu'elle était issue de l'immigration maghrébine et que ses parents étaient analphabètes. Présentant sa formation et ses diplômes universitaires, elle a souligné qu'elle devait beaucoup à l'école laïque et républicaine.
Elle a indiqué que son investissement dans la vie associative et syndicale, à la FCPE, à la CFDT et au MRAP, avait finalement abouti à un engagement politique au parti socialiste. Elle a précisé qu'elle était actuellement conseillère municipale et sénatrice de Paris (depuis 2004).
Elle a ajouté qu'elle était mariée et mère de deux enfants.
Mme Hélène Luc a rappelé qu'elle était la fille d'un mineur italien mort de la silicose et qu'elle avait dû, à regret, quitter l'école dès l'âge de dix-sept ans.
Après avoir évoqué ses activités au Secours populaire et à l'Union des jeunes filles de France, elle a précisé qu'elle avait exercé des mandats au conseil général du Val-de-Marne, dont elle avait été vice-présidente, et au conseil régional d'Ile-de-France, avant de siéger au Sénat, où elle avait été présidente du groupe communiste pendant vingt ans.
Elle a précisé que, longtemps membre de la commission des affaires culturelles, elle s'était beaucoup intéressée aux questions liées à l'enseignement, puis qu'elle avait rejoint la commission des affaires étrangères et de la défense.
Elle a par ailleurs indiqué qu'elle avait été mariée avec un journaliste, ancien maire de Choisy-le-Roi, aujourd'hui décédé, et était mère de deux enfants.
Mme Christiane Kammermann a indiqué que, d'origine parisienne, elle avait d'abord entamé des études de droit, souhaitant alors s'occuper de l'enfance délinquante, puis qu'elle avait rencontré son mari à Genève en y poursuivant des études d'infirmière et l'avait ensuite suivi au Liban, précisant qu'elle avait eu cinq enfants.
Elle a expliqué qu'elle avait mené des actions culturelles et de bienfaisance en faveur des Français du Liban et avait notamment créé la section de l'Union des Français de l'étranger au Liban, ce qui l'avait amenée à devenir sénateur représentant les Français établis hors de France, en 2004.
Mme Gisèle Gautier, présidente , s'est à son tour présentée, rappelant qu'après une formation de BTS de bureautique, elle avait été secrétaire dans un bureau d'études, avant de devenir chef d'entreprise.
Elle a indiqué qu'à la suite d'un engagement dans la vie associative, et notamment de la création d'une association intitulée « Femmes liberté », elle avait débuté en politique en acceptant de participer à une liste de candidats aux élections municipales de 1983.
Après avoir rappelé qu'elle avait été élue au conseil régional sans l'investiture d'un parti politique et qu'elle avait été suppléante d'un député pendant dix ans, elle a précisé qu'elle avait formé sa propre liste pour les élections sénatoriales de 2004, et avait alors été élue au Sénat.
Par ailleurs, elle a noté qu'elle tenait à se faire appeler « sénatrice » afin de montrer l'exemple pour souligner la promotion des femmes en politique et a indiqué qu'elle était mariée et mère de deux enfants.
Mme Monique Papon a tout d'abord indiqué que, mariée, elle avait quatre enfants et onze petits-enfants.
Puis elle a expliqué qu'après avoir mené une carrière d'enseignante pendant une quinzaine d'années, elle s'était engagée en politique et avait exercé différents mandats, précisant notamment qu'elle avait été député (pendant onze ans), vice-présidente du conseil général de Loire-Atlantique et adjointe au maire de Nantes.
Après avoir souligné qu'elle s'était beaucoup investie dans l'engagement européen, elle a estimé qu'il était possible de trouver un bon équilibre entre vie personnelle, familiale, professionnelle et politique.
Mme Janine Rozier a rappelé que, fille d'un immigré italien, elle avait dû quitter l'école très tôt et était devenue clerc de notaire après avoir passé une capacité en droit par correspondance.
Elle s'est définie, non comme une « féministe », mais plutôt comme une « mamma » italienne, indiquant que, mariée depuis quarante-cinq ans, elle avait aujourd'hui dix petits-enfants.
Elle a ensuite évoqué les différents mandats qu'elle avait exercés, précisant qu'elle avait été pendant trente ans maire d'une commune de 900 habitants et pendant dix-neuf ans seule femme au conseil général et qu'après avoir refusé de devenir député, elle était devenue suppléante d'un député, puis sénateur depuis 2001.
Elle a marqué son intérêt pour les questions relatives aux affaires sociales, à la jeunesse et à la formation professionnelle.
Mme Joëlle Garriaud-Maylam a ensuite présenté son parcours personnel, qu'elle a qualifié d'atypique. Soulignant sa passion pour les questions internationales, elle a précisé qu'elle avait effectué des études de droit, de lettres et de langues, dont une partie à l'étranger, aux Etats-Unis et en Europe de l'Est.
Elle a indiqué qu'après avoir été le témoin de problèmes relatifs à l'exercice des libertés en Europe de l'Est, elle avait ressenti le besoin de s'engager en politique.
Elle a évoqué sa participation à la campagne présidentielle de M. Valéry Giscard d'Estaing en 1981, puis a expliqué qu'à la suite de son mariage avec un Anglais, elle avait créé une association de femmes françaises à l'étranger, puis avait été élue pendant dix-huit ans à l'Assemblée des Français de l'étranger, et était devenue suppléante d'un sénateur, puis sénateur elle-même en 2004.
Mme Paulette Brisepierre a décrit les différentes « tranches » de sa vie. Elle a indiqué qu'après avoir été championne de patinage artistique dans une première tranche de vie, elle avait rencontré son mari au Maroc et était devenue mère de sept enfants.
Elle a expliqué qu'à la suite de son veuvage, elle avait dû reprendre les activités de son mari.
Evoquant ensuite son engagement politique, elle a précisé qu'elle avait créé l'association des Français de Marrakech et avait siégé au Conseil supérieur des Français de l'étranger, avant de devenir sénateur en 1989.
Qualifiant la vie politique « d'usante », elle a considéré qu'il était difficile de tout faire à la fois et a déclaré que, pour cette raison, elle ne conseillerait pas à une jeune femme de s'engager trop tôt en politique.
Enfin, M. Serge Lagauche , seul sénateur de sexe masculin présent, a apporté le témoignage de son engagement en faveur de la cause féministe, après avoir rappelé qu'ayant perdu son père à l'âge de quatre ans, il avait été élevé par sa seule mère et avait dû commencer à travailler très tôt, tout en suivant des cours par correspondance.
Après avoir évoqué son action à la MNEF au cours de ses études de médecine, il a indiqué avoir participé au combat en faveur de l'interruption volontaire de grossesse et avoir toujours agi en faveur de la parité dans le cadre de son engagement politique au parti socialiste.
A l'issue de ces présentations, Mme Gisèle Gautier, présidente , a ouvert le débat avec les lycéennes.
A une question d'une lycéenne portant sur le regard de la société à l'égard des femmes politiques, Mme Joëlle Gariaud-Maylam a répondu qu'en tant que sénateur, elle se sentait traitée à égalité avec les hommes. Elle a estimé qu'une élection devait se mériter et a justifié les lois sur la parité en politique par la nécessité d'aider temporairement les femmes à progresser, en espérant que d'ici à quelques années ces lois ne seraient plus nécessaires.
Mme Hélène Luc a considéré qu'être une femme ne constituait pas un handicap et qu'il existait une certaine solidarité entre femmes, au-delà de leurs divergences politiques. Elle a estimé que la présence de cinq femmes candidates à l'élection présidentielle constituait un progrès.
Mme Monique Papon a ajouté qu'il existait à ses yeux une différence entre « homme politique » et « femme politique », estimant qu'en raison de leur plus grande sensibilité, les femmes faisaient de la politique avec plus de coeur et pouvaient allier douceur et fermeté.
Mme Paulette Brisepierre a considéré qu'avec de la volonté, l'on arrivait toujours à parvenir à ses fins et a conclu en conseillant aux jeunes filles présentes de réussir en réalisant leurs rêves.
A une question concernant le regard de la société sur un homme « féministe », M. Serge Lagauche a reconnu que les hommes féministes n'étaient pas si nombreux. Il a dénoncé les violences faites aux femmes dès la petite enfance et a souligné le progrès que constituait désormais la possibilité pour les femmes d'accéder à tous les métiers, tout en regrettant qu'elles restent trop souvent cantonnées dans des métiers distincts de ceux des hommes.
Une lycéenne ayant demandé si une femme pouvait devenir Président de la République, Mme Gisèle Gautier, présidente , a estimé que la question ne se posait pas, en citant les exemples étrangers de certaines femmes chefs d'Etat qui ont démontré leur capacité à exercer de telles fonctions.
De même que Mme Gisèle Gautier, Mme Joëlle Garriaud-Maylam a considéré qu'il s'agissait là d'une question de compétence. Elle a estimé qu'il était tout à fait légitime qu'une femme puisse se présenter à l'élection présidentielle, mais qu'il ne serait pas normal qu'une candidate soit élue uniquement parce qu'elle était une femme.
M. Serge Lagauche a souhaité que l'on parvienne à la mixité dans tous les secteurs et que les filles soient encouragées à faire des études scientifiques. Il a en outre salué, au-delà des différences d'appréciation politique, la nomination d'une femme en qualité de ministre de la défense.
Mme Gisèle Gautier, présidente , a mis l'accent sur le phénomène du « plafond de verre » qui caractérise la difficulté pour les femmes d'accéder aux fonctions de responsabilité. Se déclarant favorable à un partage équitable des responsabilités entre les hommes et les femmes, elle a conseillé aux jeunes filles présentes d'« oser » revendiquer l'exercice des responsabilités.
Mme Helène Luc a souligné l'importance symbolique qu'une femme soit en situation d'accéder à la Présidence de la République, tout en ajoutant qu'il faudrait aussi parvenir à une véritable parité à l'Assemblée nationale et au Sénat. Par ailleurs, elle a regretté la persistance des inégalités salariales et des violences faites aux femmes.
Mme Monique Papon a tenu à rendre hommage à l'aide apportée par les hommes à leurs compagnes engagées dans la vie politique, soulignant la nécessité d'une présence alternative de l'un ou l'autre membre du couple pour assurer l'éducation des enfants.
De même, Mme Janine Rozier a souligné la nécessité d'un engagement commun des deux membres du couple.
Une enseignante accompagnatrice ayant demandé pourquoi seules les élèves de sexe féminin avaient été conviées à cette rencontre avec des sénatrices, Mme Gisèle Gautier, présidente , a justifié ce choix par l'objectif recherché à travers l'organisation de cette réunion, à savoir inciter les jeunes filles à s'engager en politique, à l'occasion de la Journée internationale de la femme.
Répondant à une autre question de cette enseignante, Mme Janine Rozier a précisé que la faible indemnité allouée au maire d'une petite commune ne lui avait pas permis d'avoir recours à une aide pour les tâches ménagères et qu'elle avait dû mener de front toutes ses activités.
Mme Gisèle Gautier, présidente , a regretté qu'en raison de l'inégale répartition des travaux ménagers, les hommes disposent de davantage d'heures de loisirs que les femmes, tout en soulignant néanmoins la tendance à une évolution positive dans ce domaine.
Mme Monique Papon a souligné la nécessité de lutter contre les stéréotypes en la matière, grâce à une évolution du contenu des livres pour enfants.
Mme Hélène Luc a estimé que les femmes ne devaient pas abandonner le combat pour l'égalité et se reposer sur les acquis.
En réponse à une question sur la nature des activités d'une sénatrice, Mme Gisèle Gautier, présidente , a rappelé qu'un parlementaire avait pour missions essentielles l'élaboration des lois et le contrôle de l'action du Gouvernement.
A titre d'exemple, Mme Joëlle Garriaud-Maylam a rappelé qu'une initiative sénatoriale avait été à l'origine de la loi du 4 avril 2006 renforçant la prévention et la répression des violences au sein du couple ou commises contre des mineurs.
Enfin, une lycéenne s'est interrogée sur les raisons pour lesquelles l'image du monde politique pouvait parfois effrayer et dissuader les femmes de s'engager.
Mme Gisèle Gautier, présidente , a souligné l'enrichissement permanent apporté par les très nombreux contacts offerts par la vie politique. Elle a considéré que les femmes engagées en politique n'étaient généralement pas carriéristes et étaient animées par un idéal.
Mme Christiane Kammermann a mis l'accent sur l'aboutissement que constituait le bonheur de servir son pays.
Mme Joëlle Garriaud-Maylam a souhaité réfuter l'image parfois négative du monde politique, en insistant sur le souci de l'intérêt public et sur la passion de la politique, qui animent le plus souvent les élus.
Mme Hélène Luc a cependant regretté le fossé existant entre le monde politique et les citoyens, ainsi que la trop grande personnalisation du monde politique, au détriment d'un certain idéal.