TROISIÈME PARTIE - VIETNAM
Principales données socio-économiques en 2005 |
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Population |
83 millions |
Densité |
251 habitants / km 2 |
Taux de croissance démographique |
1,4 % par an en 2000-2005 |
Espérance de vie (données PNUD) |
66,9 ans (hommes) et 71,6 ans (femmes) |
Taux d'alphabétisation (données PNUD 2002) |
90,3 % |
Indice de développement humain (PNUD, 2002) |
0,691 |
PIB / habitant (estimation OCDE 2006) |
640 dollars |
Taux de croissance du PIB (2005) |
8,5 % |
Taux de chômage (estimation FMI) |
7,4 % |
Déficit budgétaire |
- 4 % du PIB |
Solde exportations / importations françaises |
-648 millions d'euros (2005) |
Communauté française (2004) |
3.255 immatriculés |
APD française (2006) |
114,8 millions d'euros |
Source : ministère des affaires étrangères |
I. ÉLEMENTS DE CONTEXTE ÉCONOMIQUE
A. UN PAYS ÉMERGENT AUX STRUCTURES ENCORE INADAPTÉES
Avec 83 millions d'habitants en 2005, pour les deux tiers appartenant au secteur agricole, le Vietnam s'est progressivement ouvert à la mondialisation et à une économie de marché « à orientation socialiste » dans le cadre de la politique du « Doi moi » (Renouveau) conduite depuis 1986. Fort d'une identité nationale affirmée, fondée sur une grande homogénéité ethnique (85 % de Kinh), le Vietnam s'est lancé dans une intégration réussie dans la communauté financière et économique internationale , commencée par son entrée dans l'ASEAN en 1995 et couronnée par son adhésion à l'OMC le 11 janvier 2007. En même temps, le Vietnam poursuit sa politique d'intégration dans l'espace régional et de normalisation de ses relations avec ses voisins, notamment la Chine. La pression du pouvoir politique demeure cependant forte, et la corruption est loin d'être enrayée 120 ( * ) .
Parallèlement à l'internationalisation rapide de son économie, le Vietnam connaît l'une des croissances économiques les plus fortes au monde, avec une moyenne de 7 % par an depuis 1997 , et un taux de 8,2 % en 2006. La pauvreté a marqué un recul significatif (58,1 % en 1993, 26 % en 2004), et le niveau de vie évolue très rapidement. Le PIB par habitant a doublé en dix ans pour atteindre 640 dollars en 2005, et serait de surcroît sous-évalué 121 ( * ) . L'objectif de 1.000 dollars par habitant , qui ferait accéder le Vietnam au groupe des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (PRITI), figure dans les plans gouvernementaux à l'horizon 2010 et exercera un impact important sur la nature de l'APD (cf. infra ).
Le pays doit cependant faire face à plusieurs défis majeurs : conduire une croissance économique durable, réussir la transition d'une société majoritairement rurale vers une société plus urbanisée, lutter contre la croissance des inégalités sociales et ethniques, trouver des perspectives pour une jeunesse nombreuse (1,4 million de jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail), réformer son système bancaire, améliorer l'environnement des investissements et poursuivre l'ouverture du capital de ses entreprises publiques (plus de 4.000 au total dont 1.160 seraient déjà transformées).
La relative faiblesse et la saturation des infrastructures de transport constituent également un « goulot d'étranglement » pour le développement du pays, et en font de fait un des secteurs privilégiés de l'aide internationale. Le Vietnam doit aussi réussir au plus tôt la réforme de son administration publique : rationaliser une fonction publique pléthorique, éradiquer la corruption, instaurer la transparence dans les méthodes de travail, réduire la centralisation de l'Etat en déléguant certains pouvoirs aux provinces, créer une administration électronique.
* 120 Chaque projet de l'Espace culturel français doit ainsi faire l'objet d'un dossier déposé à la censure gouvernementale, et l'autorisation peut être « monnayée ».
* 121 Une étude réalisée par un spécialiste français sur le financement de l'urbanisation montre, à partir de l'importance des investissements locaux, que le PIB serait sous-évalué d'au moins 30 %, voire de 50 %.