d) Un réseau de chaleur multi-énergie : l'exemple de Grenoble (Isère)

Avec 142 km de canalisations, le réseau de chaleur grenoblois est, après celui de Paris, le second plus important en France. Il est géré par une société d'économie mixte, la Compagnie de chauffage de l'agglomération grenobloise (CCIAG).

Le nombre d'équivalents logements raccordés au réseau est de 86.000. Le secteur habitation représente 45,8 %, l'industrie 17,2 %, l'enseignement 15,3 %, la santé 8,1 %, le tertiaire (bureaux et commerces) 6,8 %, les équipements (piscines et gymnases...) 6,3 %, et la défense nationale 0,5 %.

Le réseau est alimenté à partir d'une combinaison énergétique équilibrée (plus de la moitié d'énergies locales et de cogénération), ce qui rend le réseau classable au sens de la loi de 1980 relative aux économies d'énergie.

Energies utilisées

Fuel lourd

16,20 %

Fuel domestique

-

Charbon

32,80 %

Bois

5,50 %

Gaz naturel

12,30 %

Gaz industriel

-

Géothermie

-

UIOM

29,90 %

Autres : farines animales

3,20 %

e) Un réseau de chaleur alimenté par la géothermie en bassin parisien : l'exemple de Chevilly-Larue et l'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne)

Le réseau de chaleur de Chevilly-Larue et l'Haÿ-les-Roses, géré par une société d'économie mixte dénommée Semhac , constitue le premier réseau européen de géothermie .

Construit en 1985 à la suite d'une étude ayant conclu à la possibilité d'exploiter la géothermie sur le site des communes voisines de Chevilly-Larue (16.300 habitants) et de l'Haÿ-les-Roses (38.000 habitants), le réseau dessert aujourd'hui 22.000 équivalents logements (dont 80 % environ de la population de Chevilly-Larue), la géothermie fournissant 60 % de la chaleur. La mise en place récente d'installations de cogénération en complément a permis de réduire les charges d'exploitation et donc les tarifs de vente de la chaleur. L'énergie substituée s'élève à 10.000 tep par an, soit près de 30.000 tonnes d'équivalent CO 2 .

f) Un réseau de chaleur alimenté par les déchets ménagers : l'exemple de Paris

La compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) est concessionnaire de la Ville de Paris depuis 1927 pour la production et la distribution de chaleur sous forme de vapeur ou d'eau chaude. Ses actionnaires pricipaux sont le groupe Elyo (près des deux tiers) et la Ville de Paris (un tiers).

Les déchets ménagers non recyclés sont acheminés vers les trois usines d'incinération du Syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères (SYCTOM), exploitées par la société Traitement industriel des résidus urbains (TIRU) et situées à la périphérie de Paris : Saint-Ouen, Ivry-sur-Seine et Issy-les-Moulineaux. Le site de Saint-Ouen comprend trois fours pour une production totale de vapeur de 220 tonnes/heure, celui d'Ivry dispose de quatre fours et produit 200 tonnes/heure de vapeur, et l'installation d'Issy-les-Moulineaux, qui comprend deux fours, a une capacité de production de vapeur de 160 tonnes/heure.

La vapeur produite est distribuée sur un réseau maillé et interconnecté de 431 km. Les deux canalisations nécessaires - une pour la vapeur, l'autre pour le retour d'eau - passent pour la majeure partie du réseau sous la voirie, dans un caniveau de béton.

Principe d'un caniveau (réseau vapeur)

(Source : CPCU)

Aujourd'hui, près de la moitié de la chaleur distribuée par la CPCU est issue de la combustion des déchets ménagers. Le réseau chauffe près d'un quart des parisiens (soit 500.000 personnes) et la moitié des bâtiments publics (dont le Sénat), ce qui fait du réseau parisien le troisième réseau au monde de chauffage urbain par la vapeur .

Plan du réseau de chauffage de la ville de Paris

(Source CPCU)

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