2. Des améliorations souhaitables
Outre le renforcement de l'information, et à la lumière de l'étude menée par le CNEH, la politique de lutte contre les infections nosocomiales doit aujourd'hui, pour poursuivre la diminution de leur taux de prévalence dans les hôpitaux français, orienter son action dans trois directions.
a) Renforcer la prévention dans les établissements de santé
La première cause d'infection exogène au patient réside, on l'a vu, dans une hygiène imparfaite des locaux de l'établissement, des soins et/ou du personnel de santé. C'est pourquoi la politique de lutte contre les infections nosocomiales a, dès son implantation, mis l'accent sur l'amélioration et le respect des normes d'hygiène dans les établissements de santé. Si les progrès sont visibles, la situation, très variable qui plus est d'un établissement à l'autre, est encore loin de garantir une absolue qualité des soins.
La première recommandation concerne, en conséquence, la poursuite de la politique d'hygiène et de prévention. Pour ce faire, il convient d'accroître les efforts dans trois directions :
- une meilleure reconnaissance des métiers de l'hygiène dans les établissements de santé et ce, par deux moyens : la création d'un statut de l'infirmière hygiéniste afin de lui conférer une visibilité plus grande dans chaque service et l'harmonisation de la formation et de la répartition des médecins hygiénistes afin de rendre la filière plus attractive ;
- une application plus stricte des mesures de prévention par les professionnels de santé, comme la désinfection systématique des mains ou l'interdiction du port de bijoux, ainsi que, plus largement, le respect des bonnes pratiques pour ce qui concerne les soins, en particulier ceux liés à un dispositif invasif ;
- enfin, le développement des examens de dépistage de la présence de bactéries endogènes chez le patient - notamment des dépistages nasaux du SARM - avant une opération à risque.
Au-delà des mesures prises par les établissements de santé, la prévention des infections nosocomiales passe également par la promotion, dans l'ensemble du système de santé mais aussi auprès du grand public, des pratiques de bon usage des antibiotiques nécessaires à la limitation de l'évolution constatée des bactéries multirésistantes (prescription d'antibiotiques seulement lorsque la certitude d'un processus infectieux est acquise, utilisation des antibiotiques en rotation pour éviter l'accoutumance, campagnes d'information sur les risques de l'automédication, etc.).