B. LA NÉCESSITÉ DU RÉVEIL FRANÇAIS FACE À LA CHINE

A moyen et long terme, le marché chinois offre des opportunités réelles aux entreprises françaises car les atouts de l'économie française coïncident avec les priorités affichées par l'économie chinoise : énergie, infrastructures, transports, environnement. De plus, l'élévation du niveau de vie induit une augmentation et une diversification de la demande chinoise de biens de consommations, tendances que les entreprises françaises peuvent satisfaire. Néanmoins, la complexité et la taille du marché chinois nécessitent un soutien fort de la part des pouvoirs publics.

1. La Chine offre des opportunités pour les entreprises françaises

Les priorités affichées pour la croissance économique chinoise à moyen terme constituent de véritables opportunités pour les entreprises françaises. Sur le plan énergétique, les besoins de la Chine en capacité énergétique se traduisent notamment par un volet nucléaire ambitieux et dans ce domaine, la France compte parmi les leaders mondiaux.

Alstom joue un rôle majeur dans l'équipement en turbines du barrage des Trois gorges en cours d'achèvement. Dans le domaine nucléaire, les entreprises françaises ont une carte majeure à jouer, le Gouvernement chinois ayant fait le choix de porter à 5 % la contribution du nucléaire à la production d'énergie.

Les besoins évalués d'ici à 2020 sont d'au moins 31 Gw, soit l'équivalent d'une vingtaine de réacteurs. Le Gouvernement chinois a rappelé l'importance de la coopération française en matière nucléaire, fondée en particulier sur les transferts de technologie, question sensible qui doit être traitée avec pragmatisme.

En matière d'infrastructures et de transports, les besoins chinois sont également très importants, tant sur le plan aérien que pour les transports ferroviaires.

Pour ces derniers, la Chine a programmé la construction de 12.000 km de ligne à grande et très grande vitesse.

Un projet de TGV Pékin-Shanghaï est en cours d'examen, plusieurs liaisons interurbaines à grande vitesse sont d'ores et déjà arrêtées et la Chine souhaite également rééquilibrer le développement de ses infrastructures ferroviaires vers l'Ouest. Il s'agit d'opportunités fortes pour les entreprises françaises néanmoins confrontées à la concurrence des entreprises allemandes et japonaises. Des projets importants sont également identifiés dans le domaine des transports urbains. Ainsi, dans les vingt-ans à venir, Shanghaï a des projets de métro équivalents aux réseaux de New-York, Paris et Londres.

S'agissant de la protection de l'environnement, on a vu que la Chine doit répondre à des enjeux majeurs, notamment pour le traitement de l'eau et des déchets. Les sociétés françaises du secteur disposent d'un véritable savoir faire reconnu au plan mondial et elles sont déjà présentes sur le marché chinois.

En matière de lutte contre le changement climatique et les émissions de CO 2 en Chine, il s'agit également de saisir les opportunités offertes par le mécanisme de développement propre (MDP) mis en place dans le cadre du Protocole de Kyoto 27 ( * ) . Le décret n° 2006-455 du 19 avril 2006 publiant l'accord de coopération entre la Chine et la France en vue de promouvoir ce type de mécanisme et entré en vigueur le 9 octobre 2004 donne une base légale aux projets concrets que les entreprises françaises pourraient proposer à la Chine.

Enfin, l'ouverture progressive du secteur bancaire et des services financiers imposés par l'adhésion de la Chine à l'OMC, ce à compter de 2007, créent des opportunités sans précédent, qui ne pourront se concrétiser que si ce secteur est assaini en profondeur.

Il faut également prendre en compte les opportunités résultant de l'amélioration progressive du niveau de vie des chinois. Il en résulte mécaniquement une diversification des produits consommés et une demande accrue de services dans les domaines de l'hôtellerie et de la restauration mais aussi en matière d'assurances et de services financiers, pour lesquels l'offre française est bien positionnée.

Ainsi aujourd'hui, la classe moyenne chinoise définie par un revenu annuel de 3000 à 6000 dollars, représenterait un peu plus de 10% de la population soit 150 millions de personnes. En outre, il existe déjà une catégorie sociale à très hauts revenus qui bénéficie d'un pouvoir d'achat lui permettant d'acquérir des produits de luxe dans lesquels les marques françaises présentent de réels atouts.

* 27 Un Etat ou une entreprise d'un pays industrialisé ayant ratifié le Protocole de Kyoto et ayant souscrit des objectifs de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre investit, dans un pays en développement, dans un projet de réduction d'émissions de GES. En échange des réductions constatées, il reçoit des unités de réduction qu'il pourra vendre ou déduire de ses obligations de réduction.

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