N° 236
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2005-2006
Annexe au procès-verbal de la séance du 3 mars 2006 |
RAPPORT D'INFORMATION
FAIT
au nom de la commission des Affaires sociales (1) sur l' épidémie de chikungunya à la Réunion,
Par Mmes Anne-Marie PAYET et Gélita HOARAU,
Sénateurs.
(1) Cette commission est composée de : M. Nicolas About, président ; MM. Alain Gournac, Louis Souvet, Gérard Dériot, Jean-Pierre Godefroy, Mmes Claire-Lise Campion, Valérie Létard, MM. Roland Muzeau, Bernard Seillier, vice-présidents ; MM. François Autain, Paul Blanc, Jean-Marc Juilhard, Mmes Anne-Marie Payet, Gisèle Printz, secrétaires ; Mme Jacqueline Alquier, MM. Jean-Paul Amoudry, Gilbert Barbier, Daniel Bernardet, Mme Brigitte Bout, MM. Jean-Pierre Cantegrit, Bernard Cazeau, Mmes Isabelle Debré, Christiane Demontès, Sylvie Desmarescaux, M. Claude Domeizel, Mme Bernadette Dupont, MM. Michel Esneu, Jean-Claude Etienne, Guy Fischer, Jacques Gillot, Francis Giraud, Mmes Françoise Henneron, Marie-Thérèse Hermange, Gélita Hoarau, Christiane Kammermann, MM. Serge Larcher, André Lardeux, Dominique Leclerc, Marcel Lesbros, Mme Raymonde Le Texier, MM. Roger Madec, Jean-Pierre Michel, Alain Milon, Georges Mouly, Mmes Catherine Procaccia, Janine Rozier, Michèle San Vicente, Patricia Schillinger, M. Jacques Siffre, Mme Esther Sittler, MM. Jean-Marie Vanlerenberghe, Alain Vasselle, François Vendasi, André Vézinhet.
Santé publique. |
AVANT-PROPOS
Mesdames, Messieurs,
Depuis mars 2005, une épidémie de chikungunya, arbovirus tropical mal connu, sévit pour la première fois sur un territoire économiquement développé : l'île de la Réunion. Face à l'ampleur croissante du phénomène et à la virulence du virus, qui fait apparaître des symptômes d'une gravité jamais encore observée, Anne-Marie Payet et Gélita Hoarau, sénatrices de la Réunion et membres de la commission des Affaires sociales, tirent la sonnette d'alarme.
Au 3 mars 2006 , l'institut de veille sanitaire (InVS) estimait à 186.000 le nombre de cas observés depuis l'apparition du virus sur l'île un an auparavant et à 93 le nombre de décès causés directement ou indirectement par le chikungunya. Sur ce total, 12.400 personnes ont été infectées en 2005 et 173.600 depuis le 1 er janvier 2006, dont 19.200 pour la seule semaine du 20 février. C'est dire combien la transmission de la maladie s'est accélérée depuis la fin de l'hiver austral pour devenir fulgurante aux premiers jours de l'année.
Même si la prudence demeure de rigueur, les dernières données épidémiologiques diffusées par l'InVS font toutefois état d'une relative stabilisation de la progression de l'épidémie à la Réunion depuis la fin du mois de février.
En revanche, elle s'étend désormais à Mayotte , où 2.264 cas ont été identifiés depuis le 9 janvier 2006 dans la zone nord, à Mamoudzou et sur la côte nord-ouest (Acoua), ainsi qu'aux autres îles de l'océan Indien, où l'on comptait au 1 er mars 2006, 4.650 cas aux Seychelles et 2.553 à Maurice selon les chiffres fournis par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les conséquences sanitaires, environnementales, économiques et sociales du fléau chikungunya à la Réunion ne sont ni intégralement connues ni précisément chiffrées. Une seule certitude : l'île et ses habitants sortiront meurtris de l'épreuve et auront besoin de tout le soutien de la métropole pour panser leurs plaies, reconstruire le tissu économique et développer les moyens de prévenir une nouvelle épidémie.
Déjà, la solidarité nationale s'est exprimée avec la mise en place, par le Gouvernement, de mesures fortes pour la Réunion en matière de soins et de prévention, ainsi que d'aide aux secteurs économiques les plus touchés par l'épidémie, en particulier les petites entreprises et le tourisme. La recherche sur le virus bénéficiera également d'un programme de développement.
Cet élan devra, pour atteindre les objectifs affichés, se poursuivre plusieurs années. C'est à cette condition que pourra être restaurée la confiance des Réunionnais dans les pouvoirs publics.
La commission des Affaires sociales du Sénat, très préoccupée par l'évolution des conditions sanitaires à la Réunion, dont elle a récemment dressé un panorama général à l'occasion d'une mission d'information conduite au mois de septembre dernier 1 ( * ) , enverra une délégation sur l'île à la fin du mois de mars , pour évaluer la situation au regard des mesures mises en oeuvre.
* 1 La France de l'océan Indien : répondre à ses besoins pour valoriser ses atouts. Rapport d'information n° 140 (2005-2006). Mission effectuée du 8 au 18 septembre 2005 à la Réunion et à Mayotte.