4. La pêche aujourd'hui à Saint-Pierre-et-Miquelon : une activité essentiellement artisanale
A la fin des années 1980, cinq bateaux de pêche de 50 mètres et deux navires usines congélateurs étaient encore en activité à Saint-Pierre-et-Miquelon. L'activité portuaire, également alimentée par les chalutiers étrangers, permettait alors l'emploi d'une centaine de dockers.
Depuis la fin de la pêche industrielle en 1992, les chalutiers de plus de 50 mètres ont disparu.
Une soixantaine de marins travaillent dans la pêche artisanale dont la flotte se compose de 26 unités, une quinzaine étant véritablement actives.
Les activités de transformation des produits de la pêche comptent quatre entreprises pour une centaine d'emplois :
- l'unité industrielle de traitement de la morue d'Interpêche, filiale du groupe espagnol, Escanova, qui emploie près de 70 salariés en contrat à durée indéterminée à Saint-Pierre ;
- les Nouvelles Pêcheries, dont la spécialité est le traitement du crabe des neiges et qui emploie une vingtaine de personnes en saison (d'avril à août) à Saint-Pierre ;
- la société nouvelle des pêches de Miquelon, qui emploie une vingtaine de salariés saisonniers pour la transformation du poisson et des oeufs de lompe ;
- les pêcheries Paturel, qui procèdent au fumage de certains produits de la mer et emploient 4 salariés permanents.
Ayant conservé pour activité essentielle le traitement de la morue, la société Interpêche perçoit d'importantes subventions de l'Etat afin d'assurer la rémunération du personnel pendant les périodes d'inactivité. En effet, l'usine de traitement ne dispose que d'un quota de 1.638 tonnes et n'est alimentée en poisson que de novembre à février, soit pendant 4 mois.
Au cours de la forte saison, de juillet à octobre, elle traite la morue pêchée par les artisans, soit en trop faible quantité pour assurer le plein emploi de ses effectifs. La convention avec l'Etat a été renouvelée le 7 avril 2004, pour une durée de 3 ans. Il faut toutefois regretter que les salariés des autres usines de traitement ne bénéficient pas d'une sécurité comparable.
Si le contexte général du secteur de la pêche à Saint-Pierre-et-Miquelon s'est nettement amélioré depuis la crise de 1992, l'évolution des ressources halieutiques et les négociations annuelles avec le Canada doivent inciter l'archipel à diversifier ses activités économiques.
Ainsi, alors que près de 500 tonnes de crabes des neiges avaient été pêchées chaque année entre 1999 et 2001, la production s'est réduite à 150 tonnes en 2002 et 85 tonnes en 2003. Le stock semble toutefois s'être partiellement reconstitué, la récolte de 2004 s'élevant à 162 tonnes.