(3) Les ressources ultimes récupérables
Le débat sur les réserves montre que cette notion n'est pas la plus adaptée pour essayer de quantifier le véritable potentiel de pétrole sur lequel peut s'appuyer la production.
La notion utilisée est alors celle de ressources ultimes récupérables : il s'agit de la somme de ce qui pourrait être extrait de la terre du début à la fin de l'histoire pétrolière et comprend donc :
- les ressources qui ont déjà été produites qui sont évaluées à 1.000 milliards de barils ;
- les réserves prouvées (évaluées également autour de 1.000 milliards de barils) ;
- les réserves probables et possibles qui recouvrent la fraction extractible du pétrole non encore découvert mais qui finira par l'être ainsi que la fraction du pétrole déjà découvert mais non exploitable aux conditions du moment et qui finira par le devenir lorsque la technique aura progressé ou le prix monté. Leur montant est évalué à 1.000 milliards de barils.
Par ailleurs, il faut rappeler que les ressources en pétrole non conventionnel sont estimées par l'AIE à 7.000 milliards de barils, dont 23% sous forme d'huile lourde, 39% sous forme de sables asphaltiques et 38% sous forme de schistes bitumineux. Toutefois, le montant de ce qui pourra réellement être extrait demeure très incertain, notamment en ce qui concerne les schistes bitumineux.
Les statistiques de l'Institut Français du Pétrole ne tiennent pas compte de ces derniers et estiment le montant des hydrocarbures non conventionnels à 4.800 milliards de barils dont 50 à 100 milliards de barils ont déjà été produits et 950 milliards de barils seraient récupérables par les techniques actuelles.
En conséquence, on peut raisonnablement penser que les ressources ultimes récupérables devraient être suffisantes pour permettre une augmentation de la production jusqu'en 2030. Leur exploitation dépendra des progrès techniques accomplis et des investissements réalisés dans les gisements actuels et dans la découverte de nouveaux champs.