La justification économique de la prévention
Sur un plan strictement économique, plusieurs éléments justifient une intervention en faveur de la lutte contre l'obésité :
- le coût élevé et croissant des maladies liées à l'obésité et des divers coûts associés (équipements adaptés, etc.) ;
- l'absence de transparence liée à la mauvaise information du consommateur ;
- la non rationalité du consommateur dont les préférences temporelles sont souvent incohérentes, sans parler des enfants dont les choix sont déterminés par d'autres éléments, le plus souvent subis, comme la promotion publicitaire ou la taille des portions.
Les principaux moyens d'action sont dès lors, d'une part, l'amélioration de l'information et de la transparence, d'autre part, la régulation de certains marchés, ce qui revient à :
- améliorer la circulation de l'information en rendant l'étiquetage nutritionnel obligatoire, dans le commerce, comme au restaurant ;
- prévoir une modification des prix relatifs, soit par l'effet d'une taxation des produits les moins bons sur un plan nutritionnel, soit en subventionnant les produits les plus sains mais chers comme les fruits et légumes ;
- cibler les aides, par exemple en faveur de la restauration scolaire et collective ou des groupes défavorisés, ou bien encore en mettant en place une sorte de tarification nutritionnelle.
Les obstacles à la prise en charge des malades
A côté de la prévention, la prise en charge des malades est une nécessité. La progression de la prévalence de la maladie rend son organisation et son développement aujourd'hui indispensable. Il ressort d'ailleurs nettement de l'étude de l'Inserm qu'une meilleure prise de conscience de ce besoin et de son coût doit se faire jour.
Dans le bilan de la prise en charge des malades, certains points forts existent, notamment les recommandations édictées par l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (ANAES), la Direction de l'hospitalisation et des soins (DHOS) pour la mise en place de centres de référence et de réseaux pour les enfants, ou encore par la Caisse nationale d'assurance maladie et l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) en matière de chirurgie.
Malheureusement, ces recommandations sont mal ou insuffisamment appliquées, du fait de leur mauvaise lisibilité, de la difficulté du transfert de compétences dans un domaine en grande partie multidisciplinaire, de l'existence de maladies rares associées, d'un problème d'éducation thérapeutique et également d'une insuffisante coordination entre les professionnels concernés. De fait, comme dans plusieurs autres domaines de santé publique, se pose le problème de la formation des médecins généralistes et de leur capacité à articuler leur intervention avec celle d'autres professionnels de la santé comme les diététiciens.
Les obstacles matériels à une bonne prise en charge des malades sont également nombreux, comme par exemple en matière d'équipements médicaux, ceux-ci étant rarement adaptés aux personnes obèses.
Enfin, la pression de l'environnement représente un frein majeur à une prise en charge satisfaisante des malades. En effet, l'individu seul ne peut changer facilement son comportement s'il retombe dans un environnement défavorable à sa guérison. Il faut donc mettre en place des outils d'accompagnement et de suivi régulier des malades, afin d'encourager leur motivation et éviter une trop grande stigmatisation de cette partie de la population.
Par ailleurs, dans l'accès aux soins et donc à la prise en charge des malades, on constate une vraie défaillance pour la génération des adolescents, difficiles à toucher, ainsi que, plus généralement, pour tous ceux qui vivent dans un contexte de précarité.