B. L'ALOURDISSEMENT DU COÛT DU TRAVAIL

La partie la plus importante des charges supportées par les clubs de football est la masse salariale , comme c'est normal pour une activité de main-d'oeuvre. Pour la Ligue 1 française elle représente 46 % du total ( 60 % en comprenant les charges sociales ). Cette proportion est analogue en Italie.

En outre, la croissance de la masse salariale a été plus dynamique que la croissance moyenne des charges . Elle a dépassé 20 % par an en moyenne entre 1995 et 2001.

Les salaires et charges sont passés de 8 à 24,5 millions d'euros en moyenne par club , entre 1995-1996 et 2001-2002 .

Evaluation des salaires et charges des clubs de Ligue 1
(en moyenne par club)

Salaires et charges club moyen de Ligue 1 ( en M€ )

Salaires et charges
( en M€)

Evolution
( %)

1995-1996

8

 

1996-1997

8,9

10,7

1997-1998

12,4

38,5

1998-1999

15,2

22,9

1999-2000

18

18,5

2000-2001

23

27,9

2001-2002

24,5

6,5

Source : LFP.

En Italie, l'évolution a été encore plus rapide.

Les charges y ont augmenté de 28,7 % en moyenne annuelle entre 1998 et 2001.

Comme on peut l'observer de façon générale, cette augmentation n'a pas été uniforme . Pour une série de raisons, sur lesquelles on revient plus après dans le présent rapport, les clubs ayant connu la dérive la plus importante sont les clubs du sommet de la hiérarchie financière .

VARIATION DES CHARGES DES CLUBS DE SÉRIE A PAR GROUPE DE CLUBS

(en millions d'euros)

 

1998

1999

2000

2001

 

Groupe 1

Groupe 2

Groupe 3

Total

Groupe 1

Groupe 2

Groupe 3

Total

Groupe 1

Groupe 2

Groupe 3

Total

Groupe 1

Groupe 2

Groupe 3

Total

Charges totales
dont

462,4

222

187,4

871,8

546,6

293,7

208,5

1 048,8

797,1

414,7

253,6

1 465,4

1 078,9

505,3

276,8

1 861

Charges salariales

222,2

103,4

91,5

417,1

274,5

141,2

95,9

511,6

361,7

179,6

118,4

659,7

507,6

230,4

130,1

868,1

Les déterminants de l'évolution de la masse salariale des clubs sont étroitement liés au contexte économique qu'a connu le football ces dernières années mais aussi aux caractéristiques du marché du travail des footballeurs professionnels, qui, segmenté et globalisé, offre les conditions d'une dynamique salariale autonome peu contrôlable (v. ci-après).

C. L'ENVOL D'AUTRES CHARGES D'EXPLOITATION

D' autres charges ont enregistré une très forte augmentation dont la présentation des données par la Ligue ne permet pas d'appréhender avec précision les causes.

Le poste « autres services extérieurs » s'était spectaculairement alourdi puisque son montant avait plus que doublé entre 1997-1998 et 2001-2002 pour se situer, au cours de cette année, à 93,3 millions d'euros .

Son repli est net en 2002-2003 avec une diminution de l'ordre de 14 millions d'euros, au terme de laquelle la croissance annuelle moyenne ressort pour la période sous revue à 12,6 %. La dynamique de ce poste serait à mettre au compte des honoraires versés aux agents à l'occasion des transferts . En l'état des informations disponibles, il est impossible d'en estimer précisément le montant. Mais, les sommes en jeu apparaissent, malgré tout, considérables.

L'augmentation du poste « services extérieurs » qui représente un enjeu financier moindre (42,3 millions d'euros en 2002-2003) a été extrêmement rapide aussi, plus encore que pour les « autres services extérieurs », avec 24,4 % d'augmentation annuelle . La ligue commente cette dérive, pour l'année 2003, par la seule mention de l'accroissement des frais d'occupation des stades versés aux collectivités. Ses ressorts de plus long terme ne sont pas expliqués. Il convient donc de se borner à en faire le constat et à regretter le caractère laconique des commentaires associés à la présentation des comptes.

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