D. MAINTENIR L'IDENTITÉ ALIMENTAIRE FACE À LA MONDIALISATION
Porteuse d'une tentation d'uniformisation planétaire des produits alimentaires, la mondialisation peut menacer les identités alimentaires.
Même si cette perspective doit être relativisée, le risque doit être surveillé, notamment dans notre pays, car le maintien d'une identité alimentaire a des conséquences économiques et sanitaires importantes . Par exemple, le taux des maladies cardiovasculaires est deux fois moindre dans les pays d'Europe du Sud qui ont maintenu un comportement alimentaire diversifié lié à la richesse de leur identité.
Plusieurs domaines nécessitent de l'attention.
Maintenir une mémoire culinaire identitaire
Le nouveau partage du temps alimentaire et l'élévation du taux d'activité féminin pourraient avoir comme résultante la perte d'une mémoire culinaire qui est porteuse d'une bonne part de notre identité alimentaire.
Défendre les appellations et les indications d'origine protégées
Dans le cadre de l'OMC, une vigilance particulière doit être accordée par l'Union européenne à la défense des appellations d'origine géographique vis-à-vis des revendications des Américains qui considèrent que tout produit est générique.
Encourager la mondialisation de la différence
Il serait souhaitable d'encourager l'initiative « Origins », association qui accorde des labels d'origine aux produits des pays du Tiers Monde.
E. LA DÉMOCRATIE ÉCONOMIQUE : REPENSER L'INFORMATION DU CONSOMMATEUR
Un étiquetage très encadré
La directive européenne du 20 mars 2000 définit très précisément les mentions obligatoires (plus d'une dizaine) et facultatives qui encadrent l'étiquetage alimentaire.
Il en résulte une profusion d'informations à la disposition des consommateurs qui ne sont pas toujours lisibles.
Une information à améliorer
Deux pistes doivent être suivies sur ce plan :
La promotion de la lisibilité
Il serait nécessaire de proscrire les inscriptions peu lisibles du fait de leur typographie et leur confusion avec le fond .
De plus, il serait souhaitable de hiérarchiser cette information et de la classer suivant des codes de couleur permettant d'y accéder plus facilement.
L'étiquetage devrait mieux prendre en compte les acquis scientifiques, ceci au moins sur deux points :
- la labellisation des techniques douces concernant leur caractère intrinsèque aux produits (exemple : microfiltration du lait, haute pression pour les préparations de jus de fruits),
- l' attribution, sur des bases scientifiques incontestables, d'une labellisation nutritionnelle .