3. L'élaboration de plans d'action en cas de canicule
a) La définition d'un plan national pour les températures extrêmes
Le
risque zéro n'existe pas et il serait irréaliste d'envisager des
plans pour prévenir l'ensemble des risques. Il reste que la
gravité de la crise sanitaire provoquée par la canicule a
résulté en partie de l'absence d'anticipation et de plan
préexistant d'organisation des secours pour faire face à
l'urgence. Tout en rappelant que les préfets avaient réagi avec
«
rapidité et efficacité
» en 1999
pour limiter les conséquences des tempêtes, alors
qu' «
aucun plan tempête n'avait été
initié
», M. Nicolas Sarkozy a reconnu qu'il
était «
nécessaire d'avoir
conscience
» d'une crise comme celle de cet été
pour y faire face.
Par ailleurs, et comme il a déjà été
indiqué, des événements similaires sont susceptibles de
frapper à nouveau notre pays et la fréquence de ces
épisodes climatiques extrêmes devrait augmenter dans les
années à venir, selon les climatologues auditionnés par la
mission.
On rappellera, en vue de limiter les effets des grands froids, que des plans de
secours spécifiques déterminant avec précision les
responsabilités et les missions de chaque acteur existent
déjà, issus des expériences passées. La France a
désormais l'expérience d'une vague de chaleur brutale et
longue : elle doit en tirer les conséquences en termes de
prévention, mais également anticiper la gestion d'une nouvelle
crise.
A cet égard, le ministre de l'intérieur a confirmé lors de
son audition la création prochaine d'un plan permettant une action
rapide et efficace contre les conséquences d'une canicule.
La mission souhaite que l'élaboration de ce plan puisse résulter
d'un travail interministériel, qu'il soit décliné aux
niveaux pertinents et qu'il recouvre l'ensemble des situations de
«
températures extrêmes
», à
l'exemple des mesures annoncées par le préfet Proust pour la
zone de défense de Paris.
b) Le plan parisien « températures extrêmes »
Le plan
«
températures extrêmes
»,
élaboré par la préfecture de police de Paris, tire les
leçons des difficultés rencontrées dans la gestion de la
crise estivale à Paris, qui ont surtout résulté de la
dispersion des informations et du défaut d'une véritable
coordination des différents acteurs. Il devrait comporter un dispositif
d'alerte et de coordination de ces acteurs (policiers, sapeurs-pompiers,
administrations sanitaires et sociales) lors d'un événement
climatique exceptionnel.
Comme l'a indiqué le préfet Proust devant la mission,
«
le drame de cet été souligne la
nécessité de la coordination active de tous les services en
charge d'une mission de service public dans le respect des charges de chacun.
Les structures d'alerte semblent trop cloisonnées (...)
».
Le dispositif est constitué par un état-major de
sécurité civile, doté d'un organisme de veille permanente,
le centre opérationnel zonal
:
structure
interministérielle au niveau régional
,
l'état-major
de la sécurité civile doit être considéré
comme un élément d'aide à la décision du
préfet de police et comme une structure souple d'anticipation des
crises.
D'après le préfet, ce centre opérationnel
«
devra recueillir au niveau régional toutes les
informations provenant des sapeurs-pompiers, de la brigade et de la grande
couronne, des services de police et de gendarmerie mais également des
autorités sanitaires, des différentes services
déconcentrés de l'Etat, des entreprises publiques de transport,
d'EDF, de GDF, du centre de météorologie, des opérateurs
de télécommunications et des collectivités
locales
».
Constitué d'une trentaine de personnes, ce centre
«
à l'écoute de la zone de
défense »,
a vocation à produire des
synthèses quotidiennes sur les principales informations concernant les
risques pouvant faire l'objet d'alertes particulières, et à les
diffuser en temps réel par voie électronique aux maires et aux
services publics de la région francilienne.
Cette initiative bienvenue ne doit cependant pas conduire à une
banalisation de l'alerte, ce qui implique d'apporter une attention toute
particulière à la rédaction de ces synthèses. Selon
le préfet de police, la mise en place de «
niveaux
d'alerte
» pertinents doit éviter la
systématisation tout en informant précisément la
population. Enfin, le centre opérationnel devrait également
pouvoir être contacté en permanence par téléphone,
comme l'a indiqué notre collègue Alain Gournac, lors des travaux
de la mission, celui-ci faisant remarquer qu'«
il ne faut pas non
plus se décharger sur les maires, une fois l'alerte
donnée
».
Par ailleurs, M. Jean-François Mattei a indiqué à la
mission que la DGS travaillait à l'élaboration d'un plan de
prévention, d'alerte et de gestion de crise au plus près des
populations.