Impact
de la perte de compétitivité
|
||||
|
1 ère année |
2 e année |
3 e année |
4 e année |
PIB France |
- 0,2 |
- 0,4 |
- 0,6 |
- 0,8 |
c) L'effet net est toutefois favorable
La modélisation montre que le premier effet décrit l'emporte sur le second, de sorte que le ratio dette/PIB est effectivement diminué par une hausse de l'inflation. Le gain est de 1,3 point de PIB au bout de quatre ans .
Synthèse de l'impact d'une hausse permanente de
1 point d'inflation
|
||||
En points de PIB |
1 ère année |
2 e année |
3 e année |
4 e année |
Dette |
- 0,3 |
- 0,6 |
- 0,9 |
- 1,3 |
Exprimé autrement, le surcroît d'inflation
autoriserait
une impulsion budgétaire supérieure de 0,6 point de PIB
chaque année pour un ratio dette publique/PIB finalement inchangé.
A titre d'illustration, notons qu'un pays comme l'Espagne connaît depuis
plusieurs années un différentiel positif d'inflation par rapport
à la moyenne de la zone euro. La France, en revanche, a connu un taux
d'inflation inférieur à la moyenne de la zone euro. L'Espagne se
trouve donc dans la position favorable décrite dans le scénario
ci-dessus : elle peut équilibrer son budget, et stabiliser sa
dette, en consentant un effort budgétaire
réel
moindre que
celui que la France devrait réaliser.
Indice
des prix à la consommation en Espagne, dans la zone euro, et en France,
depuis la création de la monnaie unique
|
||||
|
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Espagne |
2,4 |
3,2 |
3,3 |
3,6 |
Moyenne de la zone euro |
1,1 |
2,1 |
2,4 |
2,2 |
France |
0,2 |
1,2 |
1,4 |
1,5 |
La prise
en compte de cette donnée éclaire l'appréciation
portée sur la position budgétaire des Etats membres de la zone
euro. Votre Délégation a consacré de nombreux travaux au
Pacte de stabilité et de croissance. Parmi les observations critiques
qu'elle a eu l'occasion de formuler, elle a déjà souligné
que les « disciplines » budgétaires qu'entend porter
le Pacte imposent des contraintes différentes aux Etats. Les plus
vertueux sur le plan de l'inflation sont doublement
pénalisés :
• le coût de leur dette publique est alourdi d'une charge indue
résultant des tensions sur les conditions monétaires et
financières qu'engendre la combinaison des performances d'inflation des
pays les moins vertueux et de la politique monétaire de la BCE ;
• leurs efforts de maîtrise du poids de la dette publique sont plus
importants que ceux des pays qui trouvent dans l'inflation une manière
de les atténuer.
Ainsi, les pays, comme la France et l'Allemagne, qui connaissent un très
faible taux d'inflation doivent consentir un effort plus important que leurs
partenaires pour un même objectif de déficit ou de ratio dette
publique/PIB.
Cet élément devrait être pris en compte
pour apprécier la détermination politique des Etats à
respecter le Pacte de Stabilité et de Croissance
.
Le taux d'inflation faisait d'ailleurs partie, au même titre que le solde
budgétaire, des critères de convergence définis par le
traité de Maastricht. Mais, alors qu'un mécanisme
multilatéral de surveillance des soldes budgétaires a
été mis en place avec le Pacte de stabilité et de
croissance, rien d'équivalent n'a été prévu pour
surveiller l'évolution de l'indice des prix chez les Etats membres. Or,
un niveau d'inflation élevé dans un pays est source, en
régime d'union monétaire, d'externalités négatives
pour ses partenaires (au même titre qu'un niveau élevé de
déficits publics).
Il serait donc logique que la surveillance
multilatérale concerne non seulement la position budgétaire des
Etats, mais aussi les performances d'inflation des pays membres
.
-
-
-
- 2. Une hausse simultanée de l'inflation dans tous les pays de la zone euro aurait des effets beaucoup moins favorables sur les finances publiques