a) Hypothèses retenues dans le scénario

On pose l'hypothèse d'une augmentation du taux d'inflation en France, qui passerait de 2 % à 3 %. La BCE, fidèle à une cible d'inflation de 2 % par an, augmente ses taux d'intérêt pour lutter contre cette poussée inflationniste : le passage de l'inflation de 2 à 3 % en France provoque une hausse de l'inflation de 0,23 % dans la zone euro ; la Banque centrale européenne augmente ses taux d'intérêt de 0,35 point 13( * ) . La compétitivité-prix de l'économie française se dégrade. Le coût moyen de la dette augmente légèrement sous l'effet de la hausse des taux d'intérêt de court terme décidée par la BCE (le taux d'intérêt de long terme n'est pas affecté par une hausse de l'inflation limitée à la France).

b) Effets sur le ratio dette publique/PIB

La hausse de l'inflation a un impact sur le PIB en valeur, sur le coût moyen de la dette, et sur le volume du PIB :

* le PIB nominal augmente plus rapidement (+ 1 point), ce qui fait mécaniquement baisser le poids de la dette exprimée en points de PIB. Dans le même temps, le coût moyen de la dette s'apprécie de seulement 0,2 point. De ces deux effets, le premier l'emporte, ce qui permet de faire baisser le ratio dette/PIB chaque année à hauteur de 0,4 à 0,5 point de PIB.


Impact d'une hausse permanente de 1 point d'inflation

En écart au compte central

En points de PIB

1 ère année

2 e année

3 e année

4 e année

Dette

- 0,5

- 0,9

- 1,4

- 1,8

Au bout de quatre ans, le ratio dette/PIB serait inférieur à hauteur de 1,8 point de PIB.

* Toutefois, ce premier effet est minoré par une moindre croissance du PIB en volume : la hausse des taux d'intérêt et la perte de compétitivité de la France freinent la croissance du PIB. La progression du PIB nominal s'en trouve ralentie. De plus, moins de croissance signifie moins de recettes fiscales, et donc des déficits et une dette publique plus élevés.

La hausse des taux directeurs de la BCE a un impact restrictif sur la croissance du PIB de la France.


Impact d'une hausse de 0,35 point des taux d'intérêt de la zone euro

En écart au compte central

 

1 ère année

2 e année

3 e année

4 e année

5 e année

PIB France

- 0,07

- 0,16

- 0,19

- 0,08

- 0,04

La perte de compétitivité de la France conduit aussi à une moindre progression du PIB.

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