c) Un enjeu pour les formations professionnelles : quelles langues et quel degré de compétences pour l'emploi ?
La
proximité et l'utilité
sont des critères à
considérer pour parvenir à une amélioration et une
diversification des compétences en langues, notamment dans les
filières professionnelles, basées sur une étude des
besoins.
La stratégie de diversification linguistique doit reposer tant sur la
prise en compte du contexte local
(la connaissance de l'allemand en
Alsace ou du néerlandais dans le Nord rapportent certainement plus que
l'anglais : ainsi, le lycée hôtelier des Ardennes mise sur le
tourisme flamand, et le néerlandais est enseigné ; le
lycée de Menton a des sections d'italien en restauration et en
secrétariat), que du
secteur
d'activités
(l'italien
dans le secteur de la mode par exemple...).
Or, dans l'enseignement
professionnel, il est peu tenu compte de la spécialité technique
pour le choix des langues
. Pourtant, la première règle
commerciale est de parler la langue du client.
Par ailleurs,
un niveau identique n'est pas indispensable pour toutes les
langues et pour toutes les situations de communication
. C'est pourquoi la
notion de compétences « utiles » de communication,
voire de
compétences partielles
, devrait être
développée, pour ajuster la formation aux besoins de la situation
professionnelle. Il ne s'agit pas forcément d'avoir une maîtrise
complète de la langue : certains postes de l'entreprise
requièrent plus de compétences réceptives que productives.
Cette approche plus souple permet de
développer des capacités
dans plusieurs langues, tout en suscitant une plus grande motivation pour
l'apprentissage des langues
. Il s'agit de reconnaître les
compétences linguistiques, à tous les niveaux, comme partie
intégrante de la qualification professionnelle, appelées à
être approfondies en formation continue.
Mais au-delà, il serait réducteur de ne viser que
l'« employabilité » dans l'apprentissage des
langues, également lié à d'autres enjeux, politiques et
identitaires.